Des autorités coutumières et des acteurs de la société civile du territoire de Lubero, dans la province du Nord-Kivu, ont réclamé, mercredi 19 janvier,l’accélération du programme de démobilisation, désarmement, relèvement communautaire et stabilisation (PDDRC-S), afin d’éradiquer définitivement la menace des groupes armés qui sèment la désolation depuis des décennies, dans cette partie du pays.
Se confiant à Radio Okapi, ces leaders ont déploré notamment le « manque d’encadrement » des combattants venus du Sud de Lubero, qui se sont rendus dans le cadre du PDDRC-S et cantonnés dans différents centres, disponibilisés par le gouvernement congolais.
Pour le Mwami Mukosasenge, chef de la chefferie des Bamate, plusieurs jeunes combattants qui ont manifesté la volonté de se rendre pour leur désarmement, redoutent actuellement d’être abandonnés par le gouvernement, une fois cantonné dans les centres d’encadrement, faute des moyens qui caractérisent actuellement le processus de désarmement.
Cette autorité coutumière a ajouté que le manque des moyens du PDDRC-S a occasionné la fuite des combattants des centres de cantonnement. A ce jour, plusieurs de ces combattants ont repris leurs activités dans les milices.
Mwami Mukosasenge cite notamment le cas des combattants du groupe FPP/AP de Kabido qui continuent de commettre des exactions contre les populations civiles.
En visite à Beni la semaine dernière, le coordonnateur national du Programme de démobilisation, désarmement, relèvement communautaire et stabilisation a reconnu les défis auxquels ce programme fait face.
« Les défis sont énormes. Je ne vais pas vous cacher, quand vous regardez l’espérance de la population, elle croit que, c’est le PDDRC-S qui va l’aider à avoir la paix dans la mesure où le PDDRC-S va désarmer et démobiliser tous les groupes armés qui écument la partie de l’Est. Mais, nous ne le ferons pas seul. Nous le ferons avec l’armée, avec tous les services publics et le travail que nous venons de commencer, c’est un travail énorme de consultations », a indiqué, Tommy Tambwe.
Et d’ajouter :
« Nous avons des éléments déjà et aujourd’hui nous pouvons dire qu’il faut vraiment des moyens financiers. Il faut une grande volonté pour arriver à avoir le résultat escompté. Le chef de l’Etat a la volonté, le gouvernement a la volonté mais il y a une volonté qui doit s’accompagner, c’est la volonté de la population »
Pendant ce temps, plusieurs témoignages attestent que ces derniers jours, des combattants ont accentué leur activisme dans le territoire de Lubero, occasionnant une insécurité indescriptible.