La Fédération des organisations des producteurs agricoles du Congo (FOPAC) dénonce la perception illégale des taxes auprès des agriculteurs dans la province du Nord-Kivu.
La multiplicité de taxes et les perceptions illégales dans le secteur agricole sont entre autres problèmes que connaissent les agriculteurs au Nord-Kivu, et auxquels l’Etat congolais devrait apporter une solution.
Cet état des lieux de la fiscalité agricole en province a été présenté, mardi 14 décembre par la Fédération des Organisation des producteurs agricoles du Congo au cours de la présentation des résultats de l’enquête menée en novembre dernier dans 5 territoires de la province.
L’enquête a porté sur l’environnement fiscal dans le secteur agricole au Nord-Kivu.
Il ressort, qu’au moins 26 services étatiques imposent et perçoivent illégalement une centaine des taxes auprès des agriculteurs. En plus, 40% de ces fonds collectés passent de mains à mains et n’arrivent jamais à la caisse de l’Etat.
Ivan Godefroid, responsable de l’ONG Belge Rikolto qui accompagne la FOPAC, affirme que les tracasseries découragent les agriculteurs et les entrepreneurs potentiels :
« On constate que la fiscalité aujourd’hui, elle décourage les entrepreneurs agricoles. Et donc, aussi longtemps que les taxes sont aussi multiples et aussi lourdes, on va décourager tous ceux qui veulent nourrir la population congolaise, et, on va accroître la dépendance des aliments importés de l’extérieur. Donc, c’est un peu un raisonnement bizarre. Les services étatiques, en imposant beaucoup de taxes, pensent qu’ils vont augmenter les recettes, mais c’est le contraire qui arrive ».
Selon lui, quand il y a plusieurs taxes, les producteurs, les exportateurs s’orientent vers l’illégalité et la fraude.
« C’est de cette façon que l’Etat démuni de deux façons lui-même sa propre recette : en voulant trop de taxes, il fait fuir les gens et fait fuir les produits. Et donc, il y aura moins d’investisseurs ; et finalement, c’est l’Etat qui est le grand perdant et on sait que c’est la population qui perd », a ajouté Ivan Godefroid.
Cette enquête de la FOPAC visait à connaître toutes les perceptions payées aux services étatiques par les acteurs agricoles, réfléchir ensemble sur les stratégies de réduction des taxes et lutter contre les perceptions illicites dans le secteur agricole.