La mesure d’interdiction de diffusion des clips de chansons « Nini to sali té » « Lettre à ya Tshitshi » du groupe Musique populaire de la révolution (MPR) pourrait être levée dès que les artistes ou leurs représentants se seront présentés pour respecter la procédure. Le directeur de la Commission nationale de censure des chansons et des spectacles (CNCCS), Didi Kelekelo Imbamba, l’a indiqué mercredi 10 novembre lors d’une interview à Radio Okapi.
« Les chansons (du groupe MPR) ne sont pas censurées. Donc, la décision portant interdiction demande aux artistes de déposer au préalable le support à la commission avant leur diffusion au public ou à l’intention du public. C’est la loi ! ça n’a rien avoir avec le message », a expliqué Didi Kelekelo.
Selon Didi Kelokelo, l’interdiction n’a de la diffusion de ces chansons n’a rien à voir avec le contenu, le message.
« La loi exige aux artistes musiciens de déposer au préalable leurs œuvres avant toute diffusion publique. Nous avons suivi la chanson, et nous avons dit que les artistes ont violé la loi, nous avons interdit. Je pense que la mesure sera levée, parce que bientôt nous allons discuter avec eux », ajoute-t-il.
Dans cet extrait, il donne les raisons de l’interdiction des clips du groupe MPR et de l’artiste Bob Elvis. Il s’exprime également sur d’autres chansons obscènes qui sont diffusées dans les écrans congolais.
L’interdiction de ces deux chansons par la Commission nationale de censure a suscité plusieurs réactions tant dans la classe politique que sociale congolaises.
Sur son compte Twitter, le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, a indiqué que la décision portant censure de ces chansons « n’émane pas du gouvernement. »
Et d’ajouter : « dans le changement de narratif que nous prônons, tout citoyen est libre d’exprimer son opinion sous réserve des dispositions légales. »
Patrick Muyaya conseille : « Ce n’est pas parce qu’on a fait hier et que ça n’a pas marché qu’on ne doit plus faire demain. Il ne faut jamais renoncer ».
Pour sa part, le secrétaire général de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), Augustin Kabuya, a jugé cette décision « d’impopulaire » et ne se sent « nullement concernée par une telle prise de position de la Commission nationale de censure ».
Des organisations de défense des droits de l’homme ont aussi condamné cette mesure. C’est le cas de l’Association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ) qui exhorte les artistes à contester « cette décision liberticide » par toutes les voies de droit.