Plus de dix-sept mille personnes déplacées affluent ces derniers jours dans le groupement Bukiringi vers le territoire d’Irumu, a alerté la société civile locale mardi 24 août. Selon elle, ces déplacés vident presque chaque jours leurs localités dans la région de Tchabi et Boga à cause des atrocités des rebelles des ADF.
Leur dernier mouvement a été observé le week-end dernier après l’incursion des ADF sur l’axe Boga- Bukiringi.
Ces personnes arrivent dans leurs lieux de refuge dans des conditions de vulnérabilité, après avoir tout abandonné chez elles, indique la société civile. La plupart sont des femmes et des enfants qui sont cantonnés à Bukiringi-centre, Boloma, Baviba, Ts’ritsi-Rutsi au sud du territoire d'Irumu.
Daniel Masumbuko, vice-président de la société civile locale, s’inquiète du silence du gouvernement congolais face à ce « drame » humanitaire :
« Il n’y a pas d’eau potable pour ces déplacés. Ils n’ont pas accès aux soins médicaux, ils n’ont pas de nourriture. Que le gouvernement fasse tout pour restaurer la sécurité dans notre milieu ».
Des acteurs politiques, préoccupés également par cette situation humanitaire, déplorent que le Premier ministre, Jean Michel Sama, n’ait pas pu visiter un seul site des déplacés lors de son récent séjour à Bunia. « Il fallait absolument qu’il puisse visiter un seul site des déplacés de Bunia pour voir l’ampleur de la situation humanitaire en Ituri », regrette le député national Raymond Tshedya Pataye.
Lors de son passage à Bunia, le Premier ministre avait eu une séance de travail avec des humanitaires sur la situation des déplacés en Ituri.
Cependant, rien n’a filtré de la position du gouvernement face à cette situation humanitaire.
La société civile et certains acteurs politiques de l’Ituri redoutent que cette situation ne crée une crise alimentaire dans la région.