Le bilan de l’état de siège de l’Ituri est mitigé, 60 jours après sa proclamation par le Chef de l’Etat. Le caucus de députés nationaux de cette province l’a affirmé mardi 6 juillet, lors d’une rencontre avec le Premier ministre Sama Lukonde.
Pour le député national Gratien de Saint Nicolas Iracan, qui s’est exprimé à Radio Okapi, 4 territoires sur les 5 que comporte la province de l’Ituri courent déjà « un grand risque et la justice militaire prend du retard. »
« 60 jours après l’état de siège, le résultat est vraiment mitigé et quand vous voyez sur les 5 territoires de la province de l’Ituri, 4 sont déjà dans les risques majeurs. Il y a le nombre de morts qui s’élève de plus en plus et aussi le nombre de déplacés », a-t-il indiqué, sans donner un bilan précis sur le nombre de personnes mortes et de déplacés.
Gratien Iracan déplore aussi la « faiblesse même de communication » entre les autorités militaire et la population.
Pour l’élu de l‘Ituri, un chaos se pointe à l’horizon si le gouvernent ne multiplie pas d’efforts dans l’aboutissement de cet état de siège.
« Les députés provinciaux sont impayés jusque-là parce qu’ils bénéficient des subsides au niveau des provinces. Donc, il y a un risque d’une déception généralisée au sein de la population et un chaos qui pointe à l’horizon si le gouvernement ne fait pas plus d’effort dans cet état de siège. La population a tendance maintenant à soutenir leurs forces négatives qui sont en train de les protéger contre les forces étrangères. Et donc, ça risque de créer une opposition aux forces loyalistes et ça c’est très grave », renchérit-il.
Le caucus des élus de l’Ituri plaide pour la mise sur pied d’un comité mixte Parlement-Gouvernement pour la conjoncture sécuritaire afin de tout mettre en œuvre pour aider la population à collaborer avec l’armée afin de rétablir la sécurité dans cette partie du pays.