L’Agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR) a exprimé vendredi 8 janvier au cours d’une conférence de presse à Genève, sa vive inquiétude en raison des violences et de l’insécurité survenues dans le contexte des élections présidentielles et législatives du 27 décembre en République centrafricaine (RCA).
Ces violences ont déjà forcé plus de 30 000 personnes à fuir vers des pays voisins, au Cameroun, au Tchad, en République démocratique du Congo (RDC) et au Congo. Par ailleurs, l’instabilité a généré des dizaines de milliers de déplacés internes.
Selon le HCR, 24 196 personnes ont ainsi traversé le fleuve Ubangui, pour rejoindre les provinces du Bas-Uélé et du Nord-Ubangui en RDC. Au moins 15 000 d’entre elles sont arrivées dans le village de Ndu, à la suite des attaques dans les villes de Damara et Bangassou les 2 et 3 janvier.
Les arrivées dans le village de Ndu, qui compte 3500 habitants, mettent à rude épreuve les ressources et les familles d’accueil.
Le HCR a renforcé sa présence le long de la rivière Ubangi pour répondre aux besoins des nouveaux arrivants, préparer l’enregistrement et la relocalisation temporaire plus à l’intérieur des terres pour des raisons de sécurité.
Le HCR est préoccupé par les informations faisant état de violations des droits humains en RCA et demande instamment aux gouvernements de tous les pays voisins de continuer à accorder l’accès aux personnes en quête de sécurité et d’aider les autorités locales à enregistrer les nouveaux arrivants.
La plupart des nouveaux arrivants sont hébergés au sein des communautés d’accueil ou dans des abris de fortune. Ils ont d’urgence besoin d’eau, d’abri, d’accès aux services de santé et d’installations sanitaires dans le cadre de la prévention contre la pandémie de Covid-19 et d’autres maladies.
Le HCR travaille en étroite collaboration avec les autorités nationales et locales, ainsi qu’avec ses partenaires humanitaires, pour aider les personnes les plus vulnérables.
Le rapatriement librement consenti des réfugiés centrafricains, de retour chez eux après des années d’exil au Cameroun et en RDC, avait repris en novembre 2020, mais il est aujourd’hui temporairement interrompu.