Une conférence sur l’évaluation du rapport Mapping des enquêtes d’experts des Nations unies sur les crimes commis dans l’est de la RDC a convergé mercredi 30 septembre – soit dix ans après - vers un début d’un dialogue entre toutes les parties prenantes pour répondre aux attentes des victimes et mettre un terme au cycle de l’impunité en RDC.
La session par visioconférence a été organisée conjointement par la Fondation Panzi, Human Rights Watch et Amnesty International. Elle a eu pour objectif de faire le point des efforts fournis pour tenir comptables les auteurs de graves crimes commis en RDC et rendre vérité, justice et réparations aux victimes. Cette session a mis face à face des hauts responsables du gouvernement congolais, onusiens et de la société civile.
La conseillère principale du président Félix Tshisekedi, professeur Nicole Ntumba Bwatshia, a insisté sur le fait que le Chef de l’Etat manifeste la volonté politique qu’il marque jusqu’ici pour faire avancer la question de la justice et des réparations.
Les représentants de l’ONU et de la société civile ont pour leur part salué cette volonté, tout en l’invitant de la traduire en actions concrètes.
Le ministre des Droits humains, André Lite, a de son côté évoqué les décrets en cours de réparation sur, d’une part, un mécanisme de vérité et justice, et de l’autre un fonds d’indemnisation pour les victimes.
La députée nationale, Eve Bazaiba, a quant à elle, exposé sur le rôle du pouvoir législatif dans ce processus et du contexte politique actuel qui pourrait être, selon elle, un frein à toute avancée sur la question de la justice.
Plaidoyer de l’ECC
Dans le même ordre d’idées, l’Eglise du Christ au Congo (ECC) - à travers sa commission Justice, Paix et Sauvegarde de la Création - organise une conférence-débat ce jeudi 1er octobre en partenariat avec les confessions religieuses, le BCNUDH et les ONGDH pour commémorer la 10e année du rapport du projet Mapping. L’ECC compte ainsi lancer un plaidoyer national pour sa mise en application.
C’est quoi le rapport Mapping?
Le rapport Mapping est un document élaboré par le Haut-commissariat des Nations unies aux droits de l'homme, publié en 2010. Ce rapport recommande, la mise en place d'une juridiction spécialisée pour la RDC.
Il est le résultat d'un travail d'enquête de près de trente experts nationaux et internationaux pendant douze mois en RDC. Le rapport Mapping décrit les violations les plus graves des droits humains et de droit international humanitaire commises en RDC entre 1993 et 2003.
Au moins, 617 incidents graves ont été répertoriés par ces experts des nations unies. Il s'agit des massacres, des violences sexuelles et des attaques contre les enfants. Ces exactions documentées sont l'œuvre d'une série d'acteurs armés, notamment des armées étrangères sur le sol congolais, des groupes rebelles et voir même des forces du gouvernement congolais de l'époque.
Tout était partie de la découverte macabre de trois fosses communes dans la partie Est du pays en 2005.
D'après les conclusions de ce rapport, la majorité des crimes commis peuvent être qualifiés de crime contre l'humanité et crime de guerre. Cependant, cette qualification ne peut être établi que par une juridiction compétente ; d'où le plaidoyer pour la mise en place d'une juridiction spécialisée pour la RDC.
Le condensé du rapport Mapping