Le passeport congolais reste difficile à obtenir depuis bientôt trois mois . Certains requérants disent avoir entamé la démarche mais n’ont toujours pas reçu ce document indispensable pour voyager à l’étranger.
Au ministère des Affaires étrangères, des agents interrogés par Radio Okapi affirment qu’actuellement la RDC ne produit pas les passeports. D’après eux, les violons ne s’accordent pas entre la partie congolaise et le consortium Semlex qui gérait jusqu’en juin dernier la production de ces documents.
Le nouveau prestataire n’est pas encore désigné.
Entre-temps l’arrêt de la production des passeports a des conséquences : les agents de la direction de la chancellerie parlent d’un manque-à-gagner au trésor public, de près de neuf millions de dollars américains.
Cette situation qui impacte négativement le fonctionnement de ce ministère, préoccupe au premier plan, ses 1200 agents et cadres repartis dans douze directions.
Ils ne peuvent plus percevoir le bonus sur le passeport, d’où découle la prime mensuelle, le transport et le remboursement des crédits.
Selon des sources au ministère des Affaires étrangères, l’Etat Congolais va perdre près de 9 millions de dollars américains pour une période d’une année.
Les rares qui arrivent encore sur le lieu de travail parlent d’une grève involontaire, précédée par ailleurs d’une longue période de retard dans le lancement du projet avec Semlex, de grève au ministère et de confinement de la commune de la Gombe.
Les sources proches de la direction de la chancellerie affirment que la rupture sans transition depuis juin 2020 du contrat avec Semlex, préjudicie la nation Congolaise pour une longue période, pendant que l’Etat congolais n’avait pas désigné une nouvelle société qui devrait prendre la relève.
Les mêmes sources indiquent que la RDC devra s’attendre à un isolement de ses ressortissants, estimés à 130 000 à l’étranger, incapables de renouveler leurs passeports.
Pendant cette trêve, les missions officielles à l’étranger seront empêchées quelle que soit l’urgence et la nécessité.
Les agents contactés sur place recommandent à l’Etat de ramener ce dossier à la table des négociations, et d’accorder à Semlex, un moratoire qui pourra faciliter l’héritage de toute la logistique afférant à la production du passeport à l’administration du ministère des affaires étrangères. Ce qui dans la mesure du possible, permettra la réduction à la baisse du prix de ce document identitaire.
Pour le cabinet de la ministre des Affaires étrangères, Marie Tumba, il faut se référer au dernier communiqué de la ministre datant du 15 août dernier.
D’après ce document, l’équipe du gouvernement chargée de la mission du transfert de l’infrastructure, du savoir-faire et des données techniques telle que prévue dans le contrat entre la RDC et SEMLEX a déjà soumis son rapport.
La ministre assurait dans le même communiqué, que la reprise effective de la production et les modalités d’obtention du passeport allaient faire l’objet d’une communication dans les jours qui viennent.