Huit cas positifs de Coronavirus ont déjà été comptabilisés à la prison centrale de Munzeze dans le Nord-Kivu. Le gouverneur de province, Carly Nzazu, l’a affirmé jeudi 9 juillet à Goma, lors d’une conférence de presse. Il a également déploré la baisse sensible de l’engagement communautaire dans la ville, entraînant « une montée des cas enregistrés depuis quelques semaines. »
« On a des cas dans la prison de Munzenze, 8 cas sont déjà confirmés et nous avons commencé les mesures de profilaxie dans la prison. Nous avons même envisagé construire en urgence en bâche, déplacer certains bureaux et permettre qu’il y ait séparation des suspects », a indiqué le gouverneur.
Toutes les mesures sont prises pour éviter au maximum la propagation de la maladie dans la prison de Munzenze, a-t-il assuré.
Carly Nzanzu Kasivita précise que tous les cas positifs et suspects sont déjà séparés d’autres détenus, et que la coordination de la riposte envisage d’ériger des espaces provisoires pour améliorer la prise en charge dans ce milieu sensible.
« Les 8 cas confirmés sont séparés, les suspects sont dans un autre bloc. Il y a ceux qui pense qu’il faut qu’on les libère mais le gouverneur de province n’est pas une juridiction ni le procureur », a-t-il ajouté.
De son côté, le député provincial Prince Kihangi, président de la commission du désengorgement de cette prison, pense qu’il faut plus de mesures sanitaires, hygiéniques et diététiques pour ces détenus.
« Jusqu’à présent je ne vois aucun dispositif par rapport à cette politique de désengorgement de la prison centrale de Munzenze parce que non seulement que du point de vue sanitaire il n’y a pas de dispositions prises, mais également ils n’ont toujours pas eu à manger, j’imagine même que les familles, les organisations caritatives ne vont plus arriver à la prison parce que tout le monde a peur », craint Prince Kihagi.
Il fait remarquer que 2 242 personnes sont confinées dans une grande promiscuité dans la prison de Munzeze.
« Et il n’y a aucune disposition pour lutter contre cette pandémie. Il n’y a pas d’eau à Munzenze et pourtant nous disons que dans les mesures barrières il faut chaque fois se laver les mains. Il faut procéder au désengorgement de la prison, il faut voir comment y mettre un dispositif adapter », regrette-t-il.