Les populations riveraines du Parc national des Virunga pourront accéder lundi 27 avril à leurs champs situés au sein du parc. D’après le ministre congolais de l’Environnement et conservation de la nature, Claude Nyamugabo, l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN) est déjà instruit pour permettre aux communautés locales de procéder à leur récolte.
Claude Nyamugabo motive cette décision par le fait que le gouvernement ne peut pas priver son peuple de denrées alimentaires, fruit de leur labour, quoique se trouvant au sein du parc :
« Cette opération se fera sept jours sur sept pendant trois mois avec l’accompagnement de la société civile du Nord-Kivu, avec l’accompagnement des gardes-parcs, ainsi que de l’administration territoriale. Je voudrais rassurer notre peuple qu'à partir du lundi 27 avril la récolte commencera ».
Les députés nationaux élus du territoire Rutshuru saluent cette mesure mais plaident pour que les riverains soient associés à la démarcation du parc.
« Le deuxième problème, c’est la démarcation unilatérale et forcée des limites du parc. Avec toutes les lois, la dernière date de 1950. On a simplement fixé les bornes du parc, mais la loi ne dit pas exactement par où passe les tracés. La démarcation doit être participative », soutient Jean Baptiste Kasekwa, élu de Rutshuru.
De son côté, le Directeur général de l’ICCN, Cosma Wilungula, qualifie de prétexte sans fondement cette réclamation :
« De toutes ces années, ils ont toujours été associés à cette délimitation ou la démarcation. Ce qui les embête, c’est parce que nous sommes en train d’ériger une clôture électrique. Quand il y a une clôture électrique, qui va tout barrer, il n y a plus moyen que ces Maï-Maï passent pour essayer d’aller faire des actes de sabotage dans le parc. Toutes les limites sont bien connues ».
L’ICCN espère par ailleurs qu’après ces trois mois de récolte, les mêmes cultivateurs ne vont plus refaire leurs champs au sein du parc.