Médecins Sans Frontières (MSF) appelle les acteurs humanitaires à accélérer le déploiement de leurs interventions dans la zone de santé de Yumbi, dans la province de Maï-Ndombe. Ces interventions sont nécessaires pour éviter la détérioration de la situation sanitaire dans cette partie de la RDC, a indiqué, jeudi 17 janvier à Kinshasa, la coordinatrice du Pool d’Urgence de MSF, Sophie Sabatier.
« Pour le moment, il y a quelques besoins humanitaires, par exemple, tout ce qui est abris, tout ce qui est nourriture ou soins de santé », a alerté Sophie Sabatier. Selon elle, ces besoins se posent avec acuité surtout pour la population déplacée « qui n’a toujours pas pu prendre ses affaires et qui se trouve bloquée soit sur des îlots ou dans des villages à l’intérieur ».
L’ONG MSF est déployée dans la région depuis environ trois semaines, avec des cliniques mobiles pour permettre à ces personnes d’accéder aux soins de santé.
« Il y a beaucoup d’enfants qui souffrent du paludisme. Je pense que, si la situation perdure comme ça, il va y avoir aussi des problèmes de malnutrition », a estimé Sophie Sabatier.
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D’après la Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme (HCDH), au moins 890 personnes auraient été tuées entre le 16 et le 18 décembre dans quatre villages du territoire de Yumbi, lors des affrontements entre les communautés Banunu et Batende.
Quelque 465 maisons et bâtiments ont été incendiés ou pillés, dont deux écoles primaires, un centre de santé, un poste de santé, un marché et le bureau de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). La majorité de la population des villages touchés aurait été déplacée, selon la même source, y compris 16 000 personnes environ qui se sont réfugiées en traversant le fleuve Congo pour se rendre en République du Congo.