La démission du directeur de cabinet du Premier ministre Bruno Tshibala fait les gros titres de la presse parue vendredi 9 mars à Kinshasa.
Michel Nsomue, directeur de cabinet du Premier ministre congolais Bruno Tshibala a déposé sa démission jeudi 8 mars auprès du Vice-premier et ministre des Transports et voies de communication José Makila, assumant l’intérim du Premier ministre en séjour à l’étranger pour une mission officielle, annonce Kinshasatimes.cd.
D’après le media en ligne, cette démission est consécutive à la bagarre survenue lundi à la primature et la gestion médiatique de cet incident par le directeur de cabinet du Premier ministre.
Dans une interview accordée à Top Congo deux jours après cet incident en effet, Michel Nsomue confirmait inconsciemment que la primature était une pétaudière avec un surnombre des membres du cabinet, pour qui étaient émis des ordres de mission fantaisistes, et à qui on versait non pas de salaires mais de l’aumône, relève pour sa part capsud.net.
De l’avis du site d’infos, le directeur de cabinet du Premier ministre en a dit plus qu’il ne le fallait lors de cette sortie médiatique, alors qu’il devait se contenter d’user de la langue de bois pour protéger son patron, fait remarquer le site d’actualité.
« Et Partout dans le monde, lorsqu’un grave manquement est commis, il altère les rapports et invite à prendre des décisions qui s’imposent », lui a alors rétorqué le Premier ministre qui se confiait à Jeune Afrique depuis Londres où il séjourne, rapporte pour sa part Forum des As, expliquant que ces mots du Premier ministre Bruno Tshibala permettent de comprendre le malaise qui sévit au sein de la «Primature» congolaise.
Dans cette interview, le chef du gouvernement a tenu à lever l’équivoque sur le climat délétère qui prévaut à la Primature, expliquant que son chef de cabinet a craqué.
La Prospérité de son côté s’interroge sur la suite que Bruno Tshibala va donner à cette lettre de démission de son directeur du cabinet, à son retour annoncé pour ce dimanche 11 mars. Le journal rappelle qu’en avril 2017, les deux hommes avaient juré de convoler en justes noces. Le quotidien pense que l’issue de ce feuilleton reste plutôt suspendu à l’issue des entretiens que les deux hommes sont tenus d’avoir ce weekend, soulignant que l’actuel chef du gouvernement est conscient du rôle que le démissionnaire jouait à ses côtés.
De l’avis de Scooprdc.net cependant, la Primature restera toujours « un pandémonium » malgré la démission de Michel Nsomue.
S’appuyant sur les propos tenus par le directeur du cabinet démissionnaire sur Top Congo, le media en ligne soutient que la primature ressemble à la cour du roi Pétaud où près de huit cents personnes sont engagées pour une enveloppe salariale budgétisée pour une centaine de personnes, et où règne notamment débauchage, népotisme, clientélisme, incompétence, non-respect des textes, anarchie et mauvaise gouvernance.
De l’avis du site d’analyse et d’informations, la Primature de Bruno Tshibala est la piètre que la RDC ait connue.
Une analyse que semble partagée le secrétaire général de l’UNC et député national, Jean-Baudouin Mayo. Invité par Actualité.cd à réagir sur ces incidents, l’opposant a estimé que ces incidents consacrent la «médiocrité » au sommet de l’État, rapporte Le Potentiel.
Pour le député, poursuit le quotidien, la primature n’existe plus, elle s’est arrêtée avec l’ancien Premier ministre Matata Mponyo.
S’appuyant sur les allégations du directeur du cabinet du Premier ministre, Le Phare constate que les membres du cabinet du Premier ministre ne sont pas bancarisés. Et pour le quotidien, la « non-bancarisation » de cette lourde machine politique est la source de tous les abus de gestion. La bagarre de lundi dernier autour des fonds publics aura au moins le mérite d’interpeller les responsables pour remettre de l’ordre dans cette boutique, soutient le quotidien.