La coordination de la société civile de Beni salue la nomination du Russe Dmitri Titov pour conduire l’enquête sur l’assassinat des quinze Casques bleus de l’ONU tuées en décembre dernier à Semuliki. Dans une interview accordée lundi 8 janvier à Radio Okapi, le président de cette organisation citoyenne estime que cette enquête permettra «d’éclairer réellement sur ce qui s’est passé à travers ces attaques ciblées contre le contingent de l’ONU et lever l’équivoque sur le phénomène ADF.»
«Nous ne pouvons que saluer cette action parce que quand les enquêteurs vont venir ils vont éclairer l’opinion (…). Cela a toujours été notre souhait même par rapport à d’autres massacres précédents, nous avons toujours demandé qu’il y ait des enquêtes pareilles», a affirmé le président de la société civile de Beni, le révérend pasteur Gilbert Kambale.
Le Secrétaire général des Nations unies, António Guterres, a nommé samedi 6 janvier le Russe Dmitri Titov, à la tête d’une équipe spéciale d’enquête sur l’attaque armée qui a couté la vie à 15 casques bleus à Semuliki dans le territoire de Beni. Cette enquête spéciale examinera notamment les circonstances entourant ces attaques et évaluera la préparation globale de la MONUSCO et sa réaction aux événements.
Le révérend pasteur Gilbert Kambale recommande aussi que l’enquête lève l’équivoque sur le phénomène ADF.
«Nous voulons que cette enquête apporte un certain éclairage par rapport aux assaillants. Je crois qu’ils pourront extrapoler pour expliquer ce qu’il en est du phénomène ADF [rebelles ougandais]. On disait que ces rebelles avaient les mêmes tenues que les Forces armées de la RDC. Cette équivoque doit être levée pour qu’on mette définitivement fin à ce phénomène ADF», a proposé le président de la société civile de Beni.
Quatorze casques bleus tanzaniens ont été tués lors de l’attaque de la base de la MONUSCO située sur l’axe Mbau-Kamango jeudi 7 décembre dernier par des présumés rebelles ougandais des ADF. Un autre, blessé lors de l’attaque de la base de la MONUSO à Semuliki dans le territoire de Beni (Nord-Kivu) a succombé à ses blessures, le 22 décembre, portant ainsi le nombre à 15.
Antonio Guterres a condamné «un crime de guerre.»