Cas-info.ca : «Kangudia à Kamerhe : ‘une décision idiote’»

L’Union pour la nation congolaise (UNC) a demandé à Pierre Kangudia de quitter le gouvernement Tshibala. Ce que rejette le ministre d’Etat du Budget. C’est le sujet principal qu’aborde la presse congolaise ce mercredi 25 octobre. Elle s’intéresse aussi au séjour mouvementé à Lubumbashi de Félix Tshisekedi, le président du Rassemblement.
 
Entre Vital Kamerhe et Pierre Kangudia c’est la rupture. Une violente rupture, estime Cas-info.ca.
Lundi, dans un communiqué, le président national de l’UNC annonçait avoir discuté avec son secrétaire national chargé des relations avec les partis politiques et qu’une option était levée de se retirer du Gouvernement. Mais le ministre d’État a décidé de tourner le dos à son parti et de s’«en remettre» au chef de l’État. Dénonçant au passage un «acharnement sur sa personne».

Si, devant la presse, Pierre Kangudia a tout fait pour justifier son choix de rester au Gouvernement, en coulisses, le ministre du Budget est très amer envers son désormais ex-président. «C’est une décision idiote», a pesté l’ancien directeur de cabinet de Vital Kamerhe au Palais du peuple, dans des propos tenus à des proches lundi soir et rapportés à Cas-info.ca.
 
En décidant de rester ministre, Pierre Kangudia zappe Kamerhe, renchérit Dépêche.cd

«J’ai été surpris par mon parti qui m’a annoncé un éventuel remaniement du gouvernement dans le 6 heures qui suivaient et qu’il était prudent pour l’UNC de quitter l’équipe Tshibala avant cette humiliation. Après vérification, j’ai constaté que cette information était fausse.

Le directoire de mon parti s’acharne contre moi depuis un certain temps», a dit Pierre Kangudia. Il se dit surpris d’être le seul visé par le bureau politique aussi longtemps qu’un autre délégué de l’UNC continue de siéger valablement à la Commission électorale nationale indépendante [Gustave Omba Bindimono], qui du reste doit organiser les élections.
 
Pierre Kangudia a choisi la posture du pire : quitter l’UNC, indique La Prospérité.

Le quotidien s’étonne du revirement spectaculaire et rappelle qu’à l’UNC, les choses avaient, plutôt, l’air d’aller très vite. Déjà, à l’annonce de la nouvelle, il n’était  pas possible de s’attendre à une telle situation paradoxale, celle d’un cadre appelé à démissionner du gouvernement et qui choisit, librement, de claquer la porte de l’UNC.
 
Au-delà de ce fait, le journal s’interroge : «comment Vital Kamerhe va-t-il gérer cette nouvelle crise au sein de son parti, sans qu’il ne puisse, lui-même, jeter en pâture son honneur et sa propre réputation, dans la rue ? Ce n’est pas la première fois que cela arrive qu’un Haut Cadre du parti lui brûle la politesse. Autrefois, Gustave Omba Bindimono, le représentant de l’UNC à la CENI, avait refusé d’obtempérer à ses ordres allant dans le même sens.
 
Ainsi, pour expliquer la désobéissance des cadres de l’UNC, Vital Kamerhe accuse Kabila, rapporte Actualité.cd, qui cite un proche du président de l’UNC.
 
«Le président est calme. Il est placide et serein. Il est convaincu que c’est le président Kabila qui est derrière cette situation. Il renvoie le ministre Pierre Kangudia à sa propre conscience. Il respecte son choix. Ils ont plus de 30 ans d’amitié. Le président lui faisait confiance. Alors que tout le monde pensait qu’il allait désigner Mayo Mambeke pour occuper le ministère du Budget, il avait choisi son ami, pour la loyauté et pour l’expertise. Aujourd’hui, le ministre Kangudia quitte le parti avec des insultes contre le président. C’est triste parce que quand Kamerhe quittait le PPRD, il s’était assumé et n’avait pas insulté Kabila», a regretté ce proche de Vital Kamerhe qui s’est exprimé à ce média en ligne sous anonymat.
 
L’Avenir est plutôt d’avis que Vital Kamerhe charge injustement Joseph Kabila. En considérant les raisons avancées par Kangudia lui-même, rien n’indique que son comportement a été motivé ou poussé par le président de la République. Sinon, s’il y a un responsable, c’est Vital Kamerhe lui-même et non quelqu’un d’autre, rétorque un cadre de la Majorité présidentielle que L’Avenir ne cite pas non plus.
 
Félix Tshisekedi à Lubumbashi
 
Séjour électrique, constate La Prospérité.

Le président du Rassemblement est à Lubumbashi depuis lundi. Mais, ce périple n’a pas cessé de faire couler encre et salive à l’échelle nationale et internationale. Le journal revient sur les péripéties de ce voyage «électrique» : «lundi, c’est son escorte de l’aéroport à la résidence de Gabriel Kyungu Wa Kumwanza qui a retenu l’attention. Mardi 24 octobre 2017, ce sont les échauffourées autour de la tenue ou non de son meeting qui ont captivé les esprits. Bien que notifiée de la tenue d’un meeting du Rassemblement/Limete, la Mairie de Lubumbashi avait levé l’option de ne point autoriser cette rencontre. Malgré cela, estimant que le pays est sous le régime de l’information et non de l’autorisation quant aux manifestations publiques garanties par la Constitution, le Rassop sous l’impulsion de son président a maintenu ce rendez-vous. C’était sans compter avec les dispositifs sécuritaires prises. Et, quelques heurts ont été signalés».
 
Forum des As reprend les arguments de défense de la Police face à cette situation. «On a protégé et sécurisé M. Félix TshilomboTshisekedi dès son arrivée à l’aéroport international de la Loano jusqu’au point de chute, la résidence de Kyungu Wa Kumwanza. Mais sur la route, nous avions constaté qu’il y avait quelques individus qui ont voulu jeté des projectiles au cortège et d’autres qui voulaient s’attaquer à lui, atteindre sa personne physique. La Police a fait usage de gaz lacrymogène. Il y avait des arrestations. Dans la foule, quand vous avez des gens qui posent des actes contraires à la loi, la Police doit les prendre. Après le tri, on a libéré tous ces gens», s’est défendu le porte-parole de la PNC au Haut-Katanga.