La dépréciation du Franc congolais face aux devises étrangères est due à la pénurie de devises, l’ajustement difficile au niveau du trésor public et la spéculation, justifie la Banque centrale du Congo. Dans une interview accordée lundi 26 juin à Radio Okapi, son directeur général en charge de la politique monétaire et des opérations bancaires, Jean-Louis Kayembe, préconise la recherche des solutions durables, notamment une discipline budgétaire.
« Face aux causes qui sont à l’origine de cette dépréciation, il faudrait un ajustement budgétaire en interne. Il faut une discipline budgétaire, essayer dans la mesure du possible de travailler sur base, donc ne dépenser qu’à la hauteur de ressources qui sont mobilisés », recommande Jean-Louis Kayembe.
Il conseille aussi la recherche d’autres sources d’appui budgétaire pour juguler la dépréciation de la monnaie nationale.
« Il faut que nous puissions à court et à moyen terme chercher d’autres sources pour le trésor, d’autres sources d’appui budgétaire et d’appui à la balance de paiement parce que face à une pénurie de devises, la solution c’est au niveau de l’offre, réduire les importations ou bien augmenter l’offre de devises sur le marché », ajoute le directeur général de la BCC en charge de la politique monétaire et des opérations bancaires.
Jean-Louis Kayembe recommande aussi de ne pas « réduire de manière drastique les importations, ce qui va créer encore d’autres problèmes ».
« Ce que l’on peut faire, c’est essayer d’obtenir les appuis à la balance de paiement, avoir des investissements directs étrangers, réaliser des entrées de devises sur le marché de manière à ce que l’on puisse conforter l’offre sur le marché », indique-t-il.
Le Franc congolais continue de se déprécier face au dollar américain. La monnaie américaine se change actuellement à 1 535 Fc, alors qu’il y a quelques jours, il valait 1 400 Fc. Il y a moins d’une année, un dollar américain se changeait à 920 Fc.
Cette situation entraîne la flambée de prix de certains produits de première nécessité sur tous les marchés et autres centres de négoces à travers le pays.
En dépit de cette situation, Jean-Louis Kayembe invite les Congolais à garder l’espoir. Il espère que le Franc congolais finira «par recouvrer sa santé d’antan».