Le Président Joseph Kabila sera mercredi 5 avril devant les deux chambres du Parlement réunies en congrès pour expliquer la suite des actions qu’il va mener, après la fin de la mission de bons offices des évêques membres de la CENCO et les consultations qu’il a menées avec les groupes de la classe politique et sociale. Il devra aussi rendre compte des résultats des consultations qu’il a clôturées ce mardi à Kinshasa.
Le chef de l’Etat a initié depuis lundi 3 avril des consultations avec la classe politique et la société civile, après la clôture par les évêques des travaux du dialogue dont ils avaient offert de bons offices, sans pourtant obtenir des acteurs politiques la signature de l’arrangement particulier.
Le mode de désignation du Premier ministre et la désignation du président du Conseil national de suivi de l’accord (CNSA), poste autrefois attribué au leader de l’UDPS, Etienne Tshisekedi, décédé à Bruxelles le 1er février, opposent la Majorité présidentielle au Rassemblement.
Joseph Kabila s’est engagé auprès des évêques de la CENCO qui sont allés lui rendre compte de la fin de leur mission de bons offices à trouver un consensus sur les sujets qui ont divisé le pouvoir et l’opposition lors des discussions sur la mise en œuvre de l’accord du 31 décembre 2016.
Plaidoyer pour l’application de l’accord du 31 décembre
Les personnalités consultées par le président de la République lundi 3 et mardi 4 avril ont plaidé pour que l’accord du 31 décembre soit appliqué.
Vital Kamerhe, co-modérateur du dialogue de la Cité de l’Union africaine, a déploré le détournement de l'objectif de l'accord du 31 décembre qui est l’organisation des élections au profit des postes.
Le président Joseph Kabila a aussi reçu Léon Kengo wa Dondo, qui conduisait l’opposition républicaine. Il a loué l’idée des consultations initiées par le président de la République et révélé que «c’est le président de la République qui posait des questions à ses invités» au cours de ces échanges.
La plateforme Front pour le respect de la constitution, reçue par le Président Joseph Kabila, a rappelé « sa disponibilité pour la Présidence du CNSA » et son refus de participer au gouvernement de transition.
Valentin Mubake, cadre de l’UDPS et du Rassemblement de l’opposition, a salué une «démarche louable du chef de l’Etat pour autant que c’est le Congo qui est au cœur de ces consultations». Il a précisé qu’il n’a pas été reçu comme représentant d’un regroupement politique, mais en tant que personnalité politique.
Bruno Tshibala et Joseph Olenghankoy, représentant le Rassemblement courant tshisekediste ont formulé une proposition en ce qui concerne la désignation du Premier ministre.
Aubin Minaku, secrétaire général de la MP, a affirmé que le président Joseph Kabila a réaffirmé son engagement à tout mettre en œuvre pour l’organisation des élections.
La société civile signataire de l’accord du 18 octobre demande au Président de la République que le quota qui lui est réservé dans le prochain gouvernement soit revu à la hausse.
Le Rassemblement de l’opposition désapprouve les consultations engagées lundi 3 avril par le président de la République Joseph Kabila pour « baliser la voie à la mise en œuvre de l’accord du 31 décembre 2016 ».
Dans un communiqué publié le même lundi et signé par Félix Tshisekedi, cette coalition de l’opposition fait savoir que le président Kabila « à l’origine de la crise actuelle » ne peut « s’ériger en arbitre ».
Le Président Kabila va donc rendre compte à la population, à travers le Parlement, des actions qu’il va mener pour mettre en œuvre l’accord signé le 31 décembre.