Albert Moleka raconte la « prestation de serment » d’Etienne Tshisekedi en 2011

Après la présidentielle de 2011, Etienne Tshisekedi se déclare vainqueur alors que la commission électorale nationale indépendante proclame Joseph Kabila gagnant avec 48,95% des suffrages. La CENI accrédite l’opposant historique de 32,33%. Tshisekedi rejette ces résultats et se déclare « président élu ».

Il annonce qu’il va « présenter serment » le 23 décembre, trois jours après l’investiture de Joseph Kabila qui débute son deuxième mandat.

En mai 2016, Albert Moleka nous avait raconté cette journée du 23 décembre 2011. A l’époque, il est le directeur de cabinet d’Etienne Tshisekedi.

L’opposant historique qui se considère comme le vainqueur de la présidentielle compte aller « prêter serment » au stade des Martyrs. 

«Pour lui, il allait prêter serment au stade des Martyrs. Je lui avais dit que ça serait très difficile pour ne pas dire improbable et qu’il fallait prévoir un plan B. Et, quand je lui ai dit qu’il fallait un plan B, lui m’a dit : ‘’Non ! Nous irons prêter serment au stade de Martyrs’’ », raconte Albert Moleka.

Les autorités avaient interdit la manifestation prévue au stade de Martyrs.

« Il n'y a pas de manifestation, elle est interdite. Il y a déjà un président élu qui a prêté serment. On ne peut pas prêter serment à nouveau, c'est un acte de subversion. On doit empêcher de poser cet acte contraire à la Constitution », avait confié à l’époque une source policière à l’AFP.

A Limete où Tshisekedi réside les forces de l'ordre ont été déployées en grand nombre.

«Etienne Tshisekedi était prêt avec son costume et cravate dans son bureau, attendant qu’on lui dise que la voie est libre pour aller au stade. Manifestement la population essayait d’arriver au stade, mais elle n’y arrivait  pas parce qu’il y avait répression», relate M. Moleka.

Albert Molela et d’autres collaborateurs d’Etienne Tshisekedi avaient déjà envisagé « un plan B » au cas où l’arrivée au stade des Martyrs n’était pas possible.

Empêché de se rendre au stade des Martyrs, Etienne Tshisekedi se résout au plan B : « prêter serment » à son domicile.

La main sur la Bible, l’opposant historique « prête serment ».

Pour Albert Moleka, cet acte n’était pas du « théâtre ».

Dans cet extrait sonore, l’ancien directeur de cabinet d’Etienne Tshisekedi raconte cette journée du 23 décembre 2017.

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Vous pouvez également regarder cette vidéo dans laquelle on voit Etienne Tshisekedi « prêter serment ».

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