La déclaration de l’Union Européenne rendue publique mercredi en rapport avec la situation politique en RDC est parmi les sujets commentés par les journaux parus jeudi 24 novembre à Kinshasa.
De cette déclaration, Forum des As retient que l’Union européenne (UE) réitère sa volonté de voir la République démocratique du Congo organiser des élections libres, démocratiques et transparentes dans un climat apaisé.
Une position qui selon le quotidien s’inscrit dans la droite ligne de celle des Etats-Unis qui avaient appelé mardi le Gouvernement de la RDC et l’opposition à «travailler avec la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) pour répondre aux préoccupations qui subsistent».
Ces appels à répétition, analyse le journal, reflètent la volonté de la communauté internationale de voir les acteurs politiques congolais s’accorder sur un calendrier de l’élection présidentielle pour 2017, les garanties que le président Kabila ne cherchera pas à briguer un autre mandat et la constitution d’un gouvernement de transition inclusif.
Même son de cloche du côté du Potentiel qui voit dans cette déclaration un appel pour que le gouvernement et l’opposition coopèrent constructivement.
Il s’agit également, poursuit le quotidien, d’un appel pour un compromis plus large dans la classe politique en vue de passer en douceur la date fatidique du 19 décembre 2016, date de la fin de mandat du président Kabila selon la constitution, précise le confrère. C’est dans cette optique, analyse le journal, que les 28 affirment soutenir l’action en cours de la CENCO en vue d’un large consensus autour de l’accord issu du dialogue.
Le journal considère également ces appels comme la preuve que la communauté internationale tient à une stabilité durable de la RDC. Le quotidien plaide pour qu’ils soient donc pris au sérieux au sein de la classe politique congolaise.
Sur ce point, L’Avenir estime que cette recherche du consensus autour des différends entre Congolais ne devrait pas contredire l’esprit de l’accord politique signé le 18 octobre dernier, qui prévoit l’organisation des élections notamment présidentielle après 2017.
Le journal fait observer que pour l’UE, la recherche du consensus entre Congolais passe notamment par la mise en place par les autorités congolaises d’un climat politique apaisé, qui n’entraves pas les libertés d’expression et d’association.
Pourtant, estime le tabloïd, l’opposition qui a refusé le dialogue de la cité de l’Union africaine ne jure que par certaines actions qui privilégient la théorie du chaos afin de prendre le pouvoir le 19 décembre.
La Prospérité est d’avis que ces appels au consensus de la communauté internationale mettent plutôt sous forte pression Samy Badibanga. Le journal note que la communauté internationale continue d’exiger un large compromis avec le Rassemblement d’Etienne Tshisekedi et les autres.
En outre, poursuit le quotidien, elle considère que Samy Badibanga a un rôle de premier plan à jouer dans la recherche de ce consensus. Une démarche qui risque de bouger les dispositifs de l’accord issu du dialogue et donc la mise en place rapide du gouvernement d’union nationale, craint le quotidien, en faisant observer que les signataires de l’Accord politique du 18 octobre poussent déjà le nouveau Premier ministre à aller plus vite dans la mise en œuvre de cet Accord.
«Pas facile donc d’être à la place de Samy Badibanga en cette période charnière de l’histoire politique de la RDC», commente le quotidien.
Pas non plus facile pour ce Premier ministre qui fait face à deux autres choix : organiser les élections ou améliorer le social, fait observer de son côté Le Phare. Le journal rappelle que la mission premier de l’actuel Premier ministre, du reste consigné dans l’accord issu du dialogue, c‘est d’amener le peuple congolais aux élections.
Mais dans une déclaration faite mardi à la presse à la sortie d’une audience que lui a accordée le président Joseph Kabila, le chef du gouvernement d’union nationale a estimé « qu’on ne devrait pas perdre de vue des actions à mener pour relancer l’économie nationale et améliorer le social des Congolais ».
Pour le quotidien, il s’agit de deux fronts totalement différents ouverts par le nouveau Premier ministre, lui qui devra faire face notamment aux contraintes financières. Le journal conseille à Samy Badibanga de choisir d’ouvrir un seul front, estimant que le combat sur deux fronts risque de l’amener vers un double échec.