Le point de vue du chef de la délégation de l’Union Européenne (UE) en RDC sur le boycott du dialogue par une partie de l’opposition et le rapport des travaux de jeudi au Comité préparatoire du dialogue suscitent les commentaires des journaux parus vendredi 26 août à Kinshasa.
Le chef de la délégation de l’Union Européenne (UE) en RDC Jean-Michel Dumond, regrette l’absence de l’UDPS, du G7, du MLC et globalement du Rassemblement aux travaux préparatoires du Dialogue politique ouvert le mardi 23 août à Kinshasa.
Invité de RFI jeudi, le diplomate européen a estimé que «ce boycott du Dialogue n’est pas la bonne stratégie car ce serait faire le jeu du pouvoir», rapporte Forum des As, ajoutant que pour lui «ne pas prendre part au Dialogue politique c’est donner des prétextes au Gouvernement pour tergiverser et retarder encore plus les choses», écrit le quotidien dans ses colonnes.
Jean-Michel Dumond dit cependant comprendre la méfiance des partis d’opposition et recommande pour cela au Gouvernement à aller plus loin dans la détente du climat politique en vue du dialogue, rapporte le tabloïd.
Au sujet de ce dialogue, le bureau du facilitateur Edem Kodjo a publié jeudi le rapport des travaux du comité préparatoire de jeudi. A en croire ce document, le débat de fond sur le projet de la feuille de route s’est focalisé notamment sur l’introduction ou non de la notion de l’alternance politique dans l’alinéa qui stipule : « la détermination des parties prenantes à renforcer l’Etat de droit par le respect des valeurs de la démocratie, de la bonne gouvernance, de la tolérance et de la justice », rapporte La Prospérité.
Le quotidien note cependant que sur ce point, aucun consensus ne s’est dégagé entre Majorité et opposition. A l’en croire, pour l’opposition c’est bien de l’alternance politique qu’il faut discuter au dialogue parce que le président a terminé ses deux mandats. Un point de vue que ne partage pas la Majorité qui, précise le journal, soutient que le dialogue doit discuter de l’organisation des élections qui pourrait aboutir à l’alternance.
Autre point de divergence signalé par le quotidien, c’est celui relatif au nombre des délégués qui vont représenter les forces politiques et sociales au dialogue. D’après le tabloïd, la divergence a éclaté entre d’une part les partis politiques de la Majorité et de l’opposition et d’autre part les délégués de la société civile. C’est après deux concertations de plus d’1h30 minutes entre les protagonistes qu’un consensus minimal a été accepté par la société civile : 68 délégués pour la MP ; 68 pour l’opposition, 39 pour la société civile et 25 pour les personnalités, précise le tabloïd.
L’Avenir qui revient sur ce rapport dans sa livraison de ce vendredi indique que, sur les points de convergence, toutes les parties se sont mises d’accord pour inclure à l’agenda du dialogue l’évaluation du processus électoral et un code de bonne conduite pour tous les partis engagés dans les élections, la nécessité d’un accord politique et les mécanismes de sa mise en œuvre pour que les participants du comité préparatoire soient d’office délégués au dialogue, sur la prise en compte de la représentativité des femmes et des jeunes au dialogue et pour faire référence aux instruments juridiques internationaux et nationaux, notamment la Résolution 2277.
Quant aux débats à huis clos, ils se sont déroulés dans une parfaite ambiance de compréhension et de fraternité, rapporte le journal en citant Jean-Bertrand Ewanga, le Secrétaire général de l’Union pour la nation congolaise (UNC) qui a pris part à ces échanges. Pour l’UNC cependant, le texte de ce rapport n’est encore qu’à ses débuts. C’est son évolution, notamment la question du respect de la Constitution qui déterminera la participation ou pas de l’UNC à ces assises, a soutenu Jean-Bertrand Ewanga, écrit le quotidien qui indique l’avoir l’interviewé à la clôture des travaux.
Pour sa part, Le Phare s’interroge sur le sort qui serait réservé aux résolutions du dialogue, dans l’hypothèse où celui-ci arriverait à se tenir sur fond d’exclusion de certains leaders politiques de l’opposition.
« Dialogue : résolutions opposables aux absents ? », titre le quotidien en manchette.
Le journal fait remarquer que le banc des absents aux travaux du comité préparatoire est très fourni, signalant notamment des absences de taille comme celles d’Etienne Tshisekedi (UDPS), Léon Kengo (OR), Moïse Katumbi (Indépendant), Raphaël Katebe Katoto (Indépendant), Charles Mwando (Unadef) ou celle de Gabriel Kyungu (Unafec). Le journal rappelle que la Résolution 2277 sur laquelle s’appuie le facilitateur insiste sur le caractère inclusif du dialogue.
De l’avis du quotidien, le caractère non inclusif du dialogue risque d’infliger, à ses résolutions, le triste sort de celles des concertations nationales tenues en septembre – octobre 2013. Le tabloïd prévient ceux qui refusent de tirer les leçons de ce qu’il qualifie de « Congrès de la Majorité » qu’ils porteront, devant l’histoire, la lourde responsabilité de l’impasse qui se profile à l’horizon.