Dans l’ex-Equateur, les militants et sympathisants du Mouvement de libération du Congo (MLC) désapprouvent la décision de la Cour pénale internationale (CPI), condamnant Jean-Pierre Bemba à 18 ans de prison.
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Un membre du parti politique de Bemba a estimé, mercredi 22 juin à Mbandaka, que la CPI est instrumentalisée:
«C’est plutôt la désolation. Pour avoir fait déjà huit ans en prison, on s’attendait à son [Bemba] acquittement pur et simple. Nous sommes désolés d’apprendre qu’il est condamné à 18 ans. C’est vraiment triste, c’est malheureux. La Cour pénale internationale (CPI) cesse d’être une cour juste au milieu du village».
Un autre militant du MLC a qualifié le jugement de la CPI d’injuste du fait que Jean-Pierre Bemba n’était pas sur place en RCA, où ces viols, pillages et tueries ont été commis.
Il a encouragé les avocats de Jean-Pierre Bemba d’interjeter appel et accuse la CPI de vouloir compromettre la carrière politique de leur leader.
«Aller jusqu’à 18 ans, ce n’est pas honorant pour nous [les militants du MLC]. C’est exorbitant. Ce n’est pas digne d’une cour de renommée internationale», a-t-il conclu.
Justice inéquitable
A la Fédération provinciale du MLC au Kasaï-Oriental, le verdict de la CPI contre Jean-Pierre Bemba est qualifié d’une justice inéquitable et sélective.
Le secrétaire exécutif fédéral de ce parti, Pascal-Gauthier Lukusa Mukendi exhorte ses membres à ne pas céder au découragement, précisant que le jugement rendu n’est pas définitif.
«Cette décision prouve à suffisance que la justice internationale peine à se construire. Elle est loin d’une justice équitable sur laquelle, nous, Africains, pouvons compter dans la mesure, où il y a un manque de cristallisation entre les principes pour un procès juste, équitable et la réalité vécue», a-t-il souligne.
Pascal-Gauthier Lukusa a également appelé les partisans du MLC à faire preuve de sérénité pendant ces moments critiques que traverse Jean-Pierre Bemba à la CPI.
«Ce n’est pas pour autant qu’elle [la décision de la CPI] nous affaiblit, par contre elle renforce notre conviction aux idéaux du MLC et au combat politique pour lequel Jean-Pierre s’est toujours battu pour celui d’un Etat des droits», a-t-il poursuivi.