Deux jeunes militants du mouvement pro-démocratie Lutte pour le changement (Lucha), arrêtés en décembre 2015, ont été condamnés à trois mois de servitude pénale et au paiement de 100.000 francs congolais (près de 110 dollars américains) d’amende.
Leurs sept coaccusés ont été acquittés pour faits non établis, selon le verdict rendu jeudi 10 mars par le tribunal de grande instance de Goma. La défense a fait part de son intention d’aller en appel.
A l’issue du procès, Me Jean-Paul Lumbulumbu, avocat de la défense, a dénoncé ce qu’il qualifie d’acharnement des autorités politiques sur les activistes de la Lucha:
«Nous ne sommes pas satisfaits parce qu’on ne peut pas comprendre que dans un groupe de neuf jeunes arrêtés dans les même circonstances, poursuivis pour les mêmes chefs d’infraction mais lors du jugement que sept soient acquittés et que seulement ceux de la Lucha sont sanctionnés par un emprisonnement de trois mois. Nous pensons qu’il y a une sorte d’acharnement des autorités politique sur les jeunes de la Lucha.»
Les neuf jeunes étaient poursuivis pour association de malfaiteurs, outrage à l’autorité et incitation à la révolte. Non satisfaite du verdict, la défense a promis de faire appel de ce jugement.
«Nous allons encore une fois demander au juge d’appel de pouvoir revoir la décision du juge de première instance et de pouvoir acquitter nos clients, parce que nous restons totalement convaincus qu’ils n’ont pas le droit de faire un seul jour en prison ; même si aujourd’hui en principe tous devraient quitter après avoir payé les amendes », a poursuivi Me Lumbulumbu.
Les neuf jeunes avaient été arrêtés en décembre 2015 alors qu’ils manifestaient pour demander plus de sécurité pour les populations du territoire de Beni victimes des tueries a répétition de la part des groupes armés.