Le président en exercice du G7 et de l’Union nationale des démocrates fédéralistes (Unadef), Charles Mwando Nsimba affirme avoir été empêché par les services de sécurité de se rendre par avion à Kalemie. Il indique que lui et les personnes qui l’accompagnaient avaient déjà pris place à bord d’un avion de la CAA à Lubumbashi quand ils ont été débarqués.
« On a tenté de me débarquer de l’avion en premier lieu en essayant de me descendre de l’appareil. J’ai demandé plutôt que l’agent de l’ANR lui-même monte dans l’avion et il a prétexté qu’il ne pouvait le faire. Trois de mes collaborateurs qui faisaient encore des formalités ont été amenés à la Demiap [renseignement militaire]. Après avoir été relâchés, ils ont entendu dire qu’ils sont débarqués. Entre-temps nous qui étions dans l’avion, attendant le décollage, avons aussi appris quelques minutes après avec ceux qui étaient avec moi que nous étions aussi débarqués pour des raisons politiques », a raconté Mwando Nsimba à Radio Okapi.
Interrogé à ce sujet, le commissaire spécial du Haut Katanga, Félicien Katanga, a évoqué sans plus de précision « une situation d’urgence de sécurité ».
Il affirme, en outre, que ce sont les collaborateurs de Charles Mwando Nsimba qui ont été débarqués et pas l’ancien vice-président de l’Assemblée nationale.
Pour Félicien Katanga, c’est de son propre gré que Mwando Nsimba est descendu de l’avion.
Charles Mwando Nsimba est l’un des leaders du G7, le groupe qui a été exclu de la majorité présidentielle et qui a rejoint l’opposition.
Déni de la démocratie
Dans un point de presse tenu le même jour à Kinshasa, le G7 qualifie cette affaire d’atteintes aux droits et libertés reconnus aux citoyens.
Pour Pierre Lumbi, l'un des membres de cette plateforme de l'opposition, cela constitue une nouvelle et flagrante violation de la constitution par le pouvoir en place.
« Ce qui s’est passé aujourd’hui à Lubumbashi ne relève pas de l’excès de zèle. Il y a eu des instructions qui ont été données. Vous ne pouvez pas vous imaginez un seul instant, que les agents de l’ordre se mobilise par eux-mêmes pour aller interpeller un député qui a été vice-président du bureau de l’Assemblée nationale et ministre de la défense », affirme-t-il.
Selon lui, c’est un « problème grave de déni de la démocratie ».
« Nos groupes parlementaires vont saisir le bureau du parlement pour que le président de l’Assemblée règle ce problème. Si nécessaire, nous irons jusqu’aux instances parlementaires internationales », indique Pierre Lumbi.