Depuis quinze ans, onze villages du groupement Ikobo dans le territoire de Walikale sont occupés et administrés par les rebelles rwandais des FDLR, ont indiqué samedi 21 novembre plusieurs notables de Walikale. Ces derniers accusent les rebelles hutus rwandais de prélever différentes taxes sur la population locale, de trancher des conflits entre individus devant leurs propres tribunaux et surtout de nommer et révoquer des chefs coutumiers du terroir alors qu’ils n’en ont légalement pas la compétence.
Les habitants du groupement Ikobo, selon les notables locaux, sont «pris en otage» depuis plusieurs années par les combattants FDLR dans l’indifférence totale du gouvernement central.
Outre ces actes relevant de la gestion administrative illégale de ce groupement de Walikale, les notables de ce territoire accusent également les FDLR de s’adonner à l’exploitation illégale des bois et des minerais dans la région en toute impunité.
Faute de réactions de la part du gouvernement central, deux groupes Maï-Maï se sont coalisés pour mettre fin au règne des FDLR dans la région, signalent plusieurs sources locales. Il s’agit des Maï-Maï Kiyanda-yira venus de Lubero et des Maï-Maï NDC/Rénové du chef rebelle Guidon Mwisa Shirirayi de Walikale.
Depuis deux semaines, les deux mouvements armés traquent les FDLR dans la région, précisent plusieurs sources locales. Le dimanche 22 novembre, Buleusa, Kateku, Kanune, Bukumbirwa, quatre villages occupés autrefois par ces rebelles rwandais ont été «libérés» par cette coalition des miliciens. Des combats sont par ailleurs en cours dans d’autres bastions occupés les rebelles FDLR.
De leur côté, les notables d’Ikobo réclament cependant la présence des Forces armées de la RDC dans la région, « seule gage de paix pour leur entité», affirment-ils. Le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku, a indiqué à Radio Okapi que des propositions avaient été déjà faites dans ce sens aux autorités FARDC. Il dit attendre leur réponse.