Le tribunal de paix de la Gombe a condamné, mardi 15 septembre, l'ex-député Vano Kiboko à trois ans de prison ferme pour incitation à la haine raciale, tribalisme et propagation de faux bruits. Arrêté depuis décembre dernier et écroué à la prison centrale de Makala, le président de l'association culturelle Lwanzo Lwa Mikuba a plaidé non coupable et promis d'aller en appel.
Le Lwanzo Lwa Mikuba est une association socioculturelle qui regroupe les peuples Sange originaires du Katanga méridional.
Les faits remontent au 8 décembre 2014, date à laquelle les autochtones de Kolwezi, regroupés au sein de l'association Lwanzo Lwa Mikuba, s'étaient opposés l'annexion de leur entité à la nouvelle province de Lualaba.
Pour manifester leur mécontentement, ils avaient organisé une marche de protestation et envisagé de rassembler 100 000 signatures pour une pétition. La police avait réprimé cette manifestation.
En sa qualité de président de Lwanzo Lwa Mikabu, Vano Kiboko avait tenu une conférence de presse pour fustiger la répression de cette marche et avait réclamé des poursuites contre les auteurs de cet acte. A cette occasion, l’ancien député PPRD s'était également prononcé contre la modification de la constitution dans le but d'ouvrir la voie à un troisième mandat au président Kabila.
Trois semaines plus tard, il sera empêché de voyager aux Etats-Unis pour des soins médicaux et son passeport sera confisqué par un agent de l'immigration à Kinshasa. Il sera ensuite écroué à la prison de Makala avant son procès.
Son association dénonce ce verdict qu’elle estime injuste.