L’Association africaine de défense des droits de l’homme (Asadho) désapprouve la subordination des prochaines élections au recensement de la population. Selon cette ONG, cette procédure va prolonger le mandat de l’actuel chef de l’État qui doit s’achever en 2016. Dans une lettre adressée aux «démocrates» de la Majorité présidentielle, l’Asadho leur demande de se désolidariser de ceux qui veulent permettre au président de la république de briguer un troisième mandat.
« Nous pensons qu’identifier les Congolais est une bonne chose, mais conditionner les élections, compte tenu du fonctionnement de notre administration, par l’identification des Congolais, je crois que c’est une initiative, même si la majorité au pouvoir aujourd’hui la réussit, je suis très sûr qu’en 2016, si le président Kabila ne partait pas, personne ne va accepter qu’il continue à diriger la République Démocratique du Congo en violation de la constitution », a déclaré Jean Claude Katende, président de l’Asadho.
Pour lui, la loi électorale « ne peut être au-dessus de la constitution qui est la loi fondamentale derrière laquelle toutes les autres lois doivent se ranger ».
Certaines organisations et personnalités de l’opposition notamment estiment que certaines dispositions de la loi électorale actuellement en discussion au Parlement conditionnent l’organisation des prochaines élections par l’organisation d’un recensement de la population. Cela dans le but de prolonger le mandat de Joseph Kabila.
« Mauvaise foi »
Interrogé à ce sujet, le porte-parole de la Majorité présidentielle, Sébastien Luzanga, a estimé que la question du troisième mandat du président de la République n’était pas à l’ordre du jour.
« Mais cette histoire du troisième mandat du Président de la République, ça vient d’où ? Ce sont des gens de mauvaise foi », a-t-il indiqué.
Sébastien Luzanga a rappelé que le président de la République avait promis qu’il allait respecter la constitution « dans toutes ses articulations, du premier au dernier article ».
Interrogé au sujet de la subordination des prochaines élections à l’organisation d’un recensement de la population, il a affirmé que rien n’a été décidé.
« Vous ne parlez qu’au conditionnel, vous supposez, vous croyez,… Je vous dis que rien de tel n’a été tranché », a-t-il souligné.
En outre, a précisé le porte-parole de la Majorité présidentielle, rien n’oblige le chef de l’État à se prononcer à ce sujet.
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