Les habitants de Kabare, dans le Sud-Kivu, ont manifesté lundi 20 octobre pour protester contre les viols d’enfants, l’insécurité et le manque d’électricité dans leur territoire. «Stop au viol de nos petits enfants», pouvait-on notamment lire sur les calicots des manifestants venus de différents villages, dont Kabare-centre, Mudaka et Murhesa. Selon la société civile de Bugore, à l’origine de cette marche, une cinquantaine d’enfants, dont la majorité a entre 1 à 5 ans, ont été violés entre février et octobre derniers.
«La majorité entre dans la catégorie des 1 à 5 ans, et les autres entre 1 à 10 ans. Mais il faut dire qu’en plus de ceux-là, d’autres continuent à être victimes entre 10 et 18 ans. Ce qui amènerait à une statistique d’une cinquantaine d’enfants qui ont été victimes de viol», a expliqué Me Ephrem Iragi, président de la société civile de Bugore.
Il déplore la précarité de la sécurité dans ce territoire, où sévissent impunément des voleurs à mains armés communément appelés «Kabanga».
«Aujourd’hui, c’est plus précaire qu’il y a une année. Je pense qu’il y a nécessité qu’on puisse améliorer, parce que, depuis qu’on a commencé à crier, on n’a pas entendu, que ce soit le gouverneur de province, que ce soit le ministre de l’intérieur ou de la justice, se lever et dire non comme il a dit tout [haut]non à l’Ebola», a-t-il ajouté.
A travers cette marche, la société civile veut aussi protester contre le manque d’électricité, un des éléments qui facilitent l’insécurité.
Selon le président de cette structure, les violeurs profitent de l’obscurité pour enlever leurs victimes dans leurs domiciles pendant qu’elles dorment.
«Nous exigeons que le courant nous soit rendu immédiatement parce qu’il est un service commercial», a-t-il déclaré.
Contacté, le ministre provincial de l’Intérieur a promis de s’imprégner d’abord de la situation avant de réagir.
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