Katanga: début de la réparation des fistules à Manono

Des femmes victimes de viols en attente de consultations gratuites auprès du Docteur Denis Mukwege à l’hôpital Panzi (Bukavu – Sud-Kivu, RDC)

La campagne chirurgicale de réparation des fistules a démarré samedi 6 août dans la cité de Manono, à 450 km au sud-ouest de Kalemie (Katanga). L’opération, qui cible une centaine de fistuleuses, est organisée par l’ONG Heal-Africa de Goma en partenariat avec l’Unicef et le bureau sanitaire du Tanganyika.

Trois jours après, vingt femmes malades de fistules ont bénéficié des premières interventions organisées à l’hôpital général de référence de Manono. Le programme prévoit, en trois semaines, de procéder à la chirurgie des fistules pour une centaine de malades.

Le médecin gyncologue obstétricien de l’ONG Heal-Africa, Dr Justin Paluku, parle de Manono, une zone confrontée au problème de fistules:

«Avant de venir, l’hôpital de Manono avait enregistré 108 cas. Et ces 108 cas étaient ici ; ils attendaient les spécialistes pour venir les réparer

Contrairement aux autres zones, les cas de fistules enregistrés à Manono sont dus essentiellement aux mauvais accouchements.

«La majorité d’entre elles sont restées avec leur maladie pendant des années, parce qu’elles ne pouvaient pas arriver à un endroit où on pouvait les réparer», a poursuivi Dr Justin Paluku.

La prise en charge médicale de femmes malades est gratuite, selon la même source.

Dr Justin Paluku a par ailleurs insisté sur les instructions données aux femmes ayant bénéficié d’une chirurgie des fistules pour gérer la période postopératoire:

«Une fois réparées, nous leur demandons de rester trois mois sans faire des rapports sexuels et d’attendre au minimum six mois pour avoir une grossesse. Une fois qu’elles tombent enceintes, on les conseille de venir accoucher à l’hôpital et la voie d’accouchement, c’est la césarienne pour éviter que la fistule ne revienne

La fistule est une anomalie caractérisée par la création d’un canal qui donne passage à une sécrétion naturelle dans l’appareil génital. Elle peut être la conséquence d’une maladie, d’une complication d’une intervention ( fistules digestives, fistules vésicales…) ou d’une violence sexuelle.

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