Le représentant du Fonds monétaire international (FMI) en RDC, Oscar Melhado, estime que le pays a besoin d’une stabilité macroéconomique et des institutions financières fortes pour « dédollariser » son économie. Il l’a déclaré au cours du séminaire sur la dollarisation et la politique monétaire organisé le vendredi 7 février à Kinshasa par le ministère congolais de l’Economie et du Commerce en collaboration avec le FMI.
Oscar Melhado a évoqué le cas du Pérou qui a réussi à réduire de 70% la dollarisation de son économie.
Il a indiqué que les deux pays présentent beaucoup de similitudes, indiquant que la dollarisation de ces deux économies a été causée par le déséquilibre macroéconomique et monétaire.
Le représentant du FMI en RDC a fait savoir que l’économie congolaise avait notamment besoin d’institutions fortes, « particulièrement la Banque centrale », pour parvenir à se dédollariser.
Le ministre congolais de l’Economie et Commerce, Jean-Paul Nemoyato, a déclaré prendre bonne note de l’expérience péruvienne de la dédollarisation.
La dollarisation est observée dans presque tous les pays caractérisés par une inflation élevée et variable où la substitution monétaire constitue un processus dynamique qui se résume à la circulation conjointe de plusieurs monnaies au sein d’un même espace économique.
Les taux d’inflation particulièrement élevés des années 1990 ont conduit les Congolais à recourir de plus en plus aux dollars américains comme réserve de valeur et moyen de paiement.
En septembre 2012, le ministre congolais des Finances estimait à 90 % les dépôts qui se font dans des banques commerciales en dollars américains et à 95 % les crédits bancaires libellés dans la même monnaie.
Depuis plus d’une année, le gouvernement congolais multiplie les mesures pour dédollariser son économie. Il a notamment exigé aux commerces d’afficher leurs prix en francs congolais et émis de nouveaux billets de banque de 1000, 5 000 et 10 000 francs congolais (équivalent à environ 1, 5 et 10 dollars américains).