Le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme (BCNUDH) a publié ce mercredi 11 décembre son rapport sur les violations des droits de l’homme et des libertés fondamentales commises au cours du dernier processus électoral en RDC. Ce rapport, présenté au cours de la conférence hebdomadaire des Nations unies, rapporte 345 cas de violations des droits de l’homme liées au processus électoral entre le 1er octobre 2011 et 31 janvier 2012.
Le document précise qu’au moins 41 personnes ont été tuées, 168 personnes victimes d’atteintes à l’intégrité physique, ainsi que presque 400 personnes victimes d’atteintes à la liberté et à la sécurité de la personne.
En outre, le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme a documenté 26 atteintes à la liberté de réunion pacifique, 42 atteintes à la liberté d’expression, ainsi que 18 atteintes à la liberté de la presse.
Le rapport accuse les forces de défense et de sécurité d’être responsables de plus de la moitié des violations documentées. Les violations les plus graves auraient été enregistrées à Kinshasa, ainsi que dans la province du Kasaï-Oriental.
Ce sont des personnes identifiées comme membres ou sympathisants de partis politiques qui auraient été ciblées, principalement par les forces de défense et de sécurité, afin de restreindre leurs activités, lit-on dans le document.
Dans ce rapport, le BCNUDH reconnaît que les autorités congolaises ont pris quelques mesures en réponse aux violations des droits de l’homme particulièrement dans la ville de Kinshasa.
Mais, souligne le document, ces mesures sont restées largement insuffisantes étant donné l’ampleur des violations documentées.
« Dans la plupart des cas, l’impunité a prévalu jusqu’à ce jour à l’égard des auteurs de violations des droits de l’homme », indique le Bureau conjoint des Nations unies aux droits de l’homme.
Interrogé sur la publication « tardive » de ce rapport- deux ans après les faits-, le représentant spécial adjoint du secrétaire général de l’Onu en RDC, Général Abdallah Wafy a affirmé qu’il était important que ces faits sont portés à la connaissance des autorités nationales et à la communauté internationale.
« Il nous est apparu extrêmement important de publier ce rapport en ce moment pour pouvoir attirer l’attention des autorités congolaises mais aussi de la communauté internationale pour que des mesures soient prises pour éviter la répétition de tels événements, pour que les prochaines élections en RDC se déroulent dans la démocratie », a-t-il expliqué.
La mission des Nations unies en RDC plaide pour que des procédures judicaires soient ouvertes et que les responsables de ces violations des droits de l’homme soient sanctionnés.
Les dernières élections présidentielle et législatives ont été émaillées de violences. Ces actes de violence se sont intensifiés avec l’annonce des résultats du fait notamment du climat de suspicion de fraudes par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) ou par des membres de partis politiques.
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