Lieutenant-colonel Basse : « La Monusco est engagée aux côtés des FARDC »

Colonel Basse, porte parole militaire de la Monusco. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

Les combats se sont intensifiés jeudi 22 août entre les FARDC et le M23 à Kibati, environ 20 km de Goma. Des obus tirés depuis la ligne de front ont fait quatre morts dans la collectivité de Munigi située à environ 5 km de Goma. Le porte-parole militaire de la Monusco, le lieutenant colonel Prosper Félix Basse parle des dispositions prises pour assurer la protection des civils.

Radio Okapi : Bonjour mon colonel. Vous êtes porte-parole de la Monusco. Vous savez que les combats ont repris depuis mercredi soir entre les FARDC et le M23. Vous avez accompagné jeudi matin le commandant de la force sur la ligne de front. Qu’est-ce vous pouvez nous en dire exactement ?

Lieutenant-colonel Basse : Effectivement les combats ont commencé sur la ligne de front dans la région de Kibati entre le M23 et les éléments des Forces armées de la République démocratique du Congo. Ces combats ont démarré aux environs de 5 heures du matin. Mais il faut rappeler que les 13, 14, 16 et 20, nous avons observé des combats sporadiques à l’arme légère entre les deux parties. Depuis mercredi, les choses se sont accélérées aux environs de 19h30. Les deux parties se sont engagées à coups de mortiers, de lance-roquettes multiples et aussi d’artillerie. Ces combats ont été très intenses jusqu’aux environs de 13heures où nous avons observé que les FARDC gagnaient du terrain et avaient pu engranger des succès assez considérables en maintenant leurs positions vers Kibati, vers la colline de trois tours où se trouve la force essentielle du M23.

Le M23 a tiré des obus au sud de Munigi provoquant la mort d’une femme et d’un enfant et dix-sept civils ont été blessés et évacués à l’hôpital Heal Africa de Goma. Aux environs de 14 heures, nous avons déclenché une patrouille aérienne avec deux hélicoptères d’attaque qui ont survolé l’axe Kibati-Kibumba, Kiwanja-Katale en vue d’évaluer la situation sur terrain. Aux environs de 15h30, nous avons vu que le M23 a encore tiré des roquettes en direction de Munigi. Mais ces roquettes sont tombées à Kanyaruchinya et ont provoqué 9 neuf blessés et fait deux morts.

La force de la Monusco a pris toutes les dispositions idoines en engageant les positions du M23 à l’artillerie par la brigade d’intervention en soutien aux FARDC. Et aussi nous avons pris les mesures idoines consistant à protéger les populations civiles parce que comme vous le savez, c’est le socle de notre mandat.

R.O : Justement colonel, les obus sont tombés sur la ville de Goma et la Monusco a publié hier soir un communiqué dans lequel le représentant spécial a indiqué qu’il ne tolèrera aucune attaque contre les civils et que l’ordre a été donné pour réagir. Est-ce à dire que la Monusco est désormais engagée dans les combats ?

L-C B : Oui, en d’autres termes nous pouvons dire que la Monusco est désormais engagée aux côtés de FARDC dans la prise en compte de la menace sécuritaire que pose le M23 contre les populations de Kibati mais aussi et surtout de Goma. Et n’oubliez pas que nous avions trois semaines auparavant déclaré une zone de protection d’un périmètre de 30 km autour de Goma et de Sake pour prévenir ce type d’exactions du M23 à l’endroit des populations civiles.

Carte de la zone de sécurité sur l’axe Goma-Sake

Radio Okapi : Justement, les obus sont tombés sur la ville de Goma, quelles sont les dispositions qui sont prises actuellement pour protéger les populations civiles à Goma mais également celles des localités qui sont tout autour des zones de combat comme Munigi et autres ?

L-C B : Nous avons renforcé notre dispositif et accru nos patrouilles tout autour de la ville de Goma et vers Sake. Et au niveau de nos positions de Munigi, nous avons renforcé nos effectifs et nous nous tenons actuellement prêts à engager le M23 dans toute tentative d’offensive vers la ville de Goma. Mais aussi, nous avons mis en alerte nos hélicoptères d’attaque qui cet après-midi ont survolé la zone de combat et qui ont poussé leurs reconnaissances jusqu’à Kiwanja, Kibati, Katale en vue d’avoir une idée plus claire du dispositif du M23 dans ces régions là. Et nous avons aussi donné des instructions fermes à nos troupes pour qu’aucune tentative de mouvement du M23 vers Goma ne soit tolérée.

Radio Okapi : Est-ce qu’il y a un message particulier a adressé à la population par rapport à cette protection ?

L-C B : Bien sûr. D’abord, nous nous associons à ces malheurs qui arrivent sur la population parce que ces tirs indiscriminés du M23 prouvent que le M23 n’a aucune considération pour les vies humaines. Les combats se déroulent à Kibati, pas à Goma.  Je pense que c’est qu’il faudra dire aux populations civiles c’est de rester vigilant, de rester calme. Nous saisissons cette occasion pour présenter nos condoléances à toutes ces familles éplorées aujourd’hui du fait du M23.

Des obus ont tué des civils à Goma jeudi 22 août 2013 lors des combats entre FARDC et M23 alors que la ligne de front se trouve à Kibati.

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Propos recueillis par Sy Koumbo Singa Gali.

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