Nord-Kivu: des tirs d’obus font 5 blessés à Goma

Dea habitants de Goma en train de regagner leurs domiciles le jeudi 22 août 2013 (Photo 100 Citoyens journalistes)

Cinq personnes dont trois enfants ont été blessées le jeudi 22 août à Goma par des obus. Une école primaire et trois habitations ont été complètement ou partiellement détruites. Ces détonations ont créé la panique dans la ville dans l’après-midi. Des habitants de la ville se précipitaient pour regagner leurs domiciles.

Les obus sont tombés dans deux quartiers de la ville. A Katindo gauche, le domicile d’un fonctionnaire de la Monusco a été partiellement endommagé, d’importants dégâts matériels ont également été recensés.

Dans le quartier Murara, le bilan fourni par les chefs locaux fait état de cinq personnes gravement blessées.

Les autorités municipales et le service de la protection civile, arrivés sur les lieux, n’ont pas voulu  se prononcer sur la provenance de ces obus.

Ils disent attendre une enquête balistique pour déterminer l’origine de ces obus et la nature de l’arme  qui les attirés.

Ces obus sont tombés à Goma alors qu’ à 15 km au nord de la ville les militaires congolais et les rebelles du M23 s’affrontent depuis le mercredi 21 août dans la soirée.

Ces combats se sont intensifiés le jeudi dans la journée à Kibati. Des sources militaires indiquent que des dizaines de rebelles du M23 ont été tués et douze autres capturés. Les FARDC auraient également récupéré trois armes lourdes. Au cours de ces affrontements, un obus tiré sur la collectivité de Munigi, à 5 km de Goma, a fait quatre morts dont trois femmes et un enfant, indiquent des sources concordantes.

Comme souvent, les deux parties se sont accusées mutuellement d’avoir pris l’initiative de ces combats.

Le M23, dans un communiqué transmis à l’AFP, a accusé les forces gouvernementales de vouloir généraliser cette offensive. La guerre absurde relancée par le gouvernement congolais aurait des allures d’un coup de colère suite à l’échec de sa diplomatie militariste ces dernières semaines, a déclaré le porte-parole du mouvement, Amani Kabasha.

Selon un officier des FARDC cité par la même agence, les troupes régulières ont été attaquées sur les positions qu’elles occupent depuis mi-juillet à environ 20 kilomètres de Goma. L’officier, qui a préféré garder l’anonymat, n’a donné aucun bilan de ces tirs effectués selon lui à l’arme lourde.

La Monusco renforce son dispositif

Dans un communiqué publié à la suite de la reprise des combats entre les rebelles et les FARDC, le chef de la Monusco, Martin Kobler, a affirmé avoir « donné l’ordre à la Force de la Monusco de réagir et de prendre les mesures nécessaires pour protéger les civils et empêcher toute avancée du M23 ».

« Effectivement, nous avons renforcé notre dispositif et accru nos patrouilles tout autour de la ville de Goma et vers Sake. Et au niveau de nos positions de Munigi, nous avons renforcé nos effectifs et nous nous tenons  actuellement prêts à engager le M23 dans toute tentative d’offensive vers la ville de Goma », a expliqué, de son côté, le porte-parole militaire de la mission onusienne.

L’officier onusien a ajouté que la Monusco a également mis en alerte ses hélicoptères d’attaque qui ont survolé la zone de combat, poussant leur reconnaissance jusqu’à Kiwanja, Katale, Kibati, « en vue d’avoir une idée plus claire du dispositif du M23 dans cette région là ».

« Nous avons aussi donné des instructions fermes à nos troupes pour qu’aucune tentative de mouvement du M23 vers la ville de Goma ne soit tolérée », a-t-il poursuivi.

Lire aussi sur radiookapi.net: