Les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) ont intensifié leurs bombardements ce mercredi 17 juillet sur les positions tenues par le mouvement rebelle du 23 mars (M23) sur les collines avoisinant les localités de Kanyarucinya et Kibati, à une quinzaine de kilomètres au nord de Goma au Nord-Kivu. Ces bombardements d’artillerie, qui ont débuté dans la matinée, se sont amplifiés dans l’après-midi, selon l’AFP.
Des chars, des mortiers et des mitrailleuses lourdes montées sur des affuts ont pilonné pendant une partie de l’après-midi les positions du M23. Comme la veille, trois hélicoptères de l’armée sont également intervenus contre les positions rebelles en tirant des roquettes.
En fin d’après-midi, les échanges de tirs avec des armes individuelles automatiques se sont faits plus fournis, laissant penser qu’une possible offensive des troupes régulières au sol était en cours.
Les bombardements visaient les positions du M23 autour des localités de Kibati et Kanyarucinya, selon Bertrand Bisimwa, président politique du mouvement rebelle.
Le M23 a apparemment peu riposté. “Si on réagit, on risque de faire des dégâts” car les positions ciblées sont proches de “camps de déplacés” ainsi que d’une base de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en RDC (Monusco), a expliqué M. Bisimwa.
Et la Monusco ?
“Nous risquons d’inviter la Monusco dans la guerre. Je crois que c’est le piège que veulent nous tendre les FARDC et la Monusco“, a-t-il affirmé.
Selon des informations non confirmées de sources militaires occidentales, le mouvement rebelle aurait adopté une attitude passive en raison de difficultés d’approvisionnement en munitions.
Mardi, le porte-parole des FARDC, le colonel Olivier Hamuli, avait affirmé que le but de l’armée était “d’anéantir” le mouvement rebelle qui aurait, selon des sources officielles, subi de lourdes pertes.
Lundi, le porte-parole du gouvernement congolais avait donné un bilan de 120 rebelles et 10 soldats tués lors des affrontements de dimanche 14 juillet à Mutaho et Rusayo, deux localités à 10 Km au nord-ouest de Goma. Aucun autre chiffre n’a été publié depuis, et aucune confirmation n’a pu être obtenue auprès du M23 ni de sources indépendantes.
Les forces des Nations unies, importantes dans l’Est de la RDC, ne sont jamais intervenues depuis le début de ces nouveaux combats, même si elles entretiennent un groupe de liaison auprès des FARDC.
La Monusco a par ailleurs démenti mercredi avoir bombardé des villages au Rwanda, rejetant des affirmations de Kigali qui accusait les FARDC et les casques bleus d’avoir “délibérément” visé lundi deux villages rwandais frontaliers.
Dimanche soir à New York, le porte-parole de l’Onu cité par l’AFP a prévenu qu’un mouvement du M23 en direction de la ville de Goma serait considéré comme une “menace directe” contre la population.
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