Le commandant intérimaire du premier secteur des FARDC à Beni, colonel Richard Bisamaza, accuse le Mouvement pour la restauration de la démocratie au Congo (MRDC) d’avoir attaqué ce mercredi 15 mai dans la matinée la ville de Beni. Le chef de cette milice, le général autoproclamé Hilaire Kombi, rejette cette accusation, attribuant l’offensive à un autre groupe armé. Cette attaque a fait 36 morts dont 4 militaires congolais et 32 miliciens, selon le colonel Richard Bisamaza. D’autres sources parlent plutôt de 17 militaires tués.
A en croire le commandant intérimaire du premier secteur des FARDC à Beni, les six assaillants capturés après les combats ont affirmé appartenir au MRDC.
Pour la société civile du Nord-Kivu également, l’attaque de ce matin a été menée par les hommes d’Hilaire Kombi.
Son porte-parole rappelle que ce groupe armé avait menacé d’attaquer Beni depuis plusieurs jours.
Mais le MRDC nie avoir attaqué la ville. Son chef accuse les troupes du colonel David Lusenge d’être les auteurs de cette offensive.
Le colonel David Lusenge qui serait à la tête d’une milice dans les massifs de Rwenzori s’est rendu aux FARDC il y a quelques jours.
Ses miliciens, délaissés dans la brousse, attaqueraient des localités pour manifester leur désapprobation contre la reddition de leur chef. Radio Okapi n’a pas réussi à joindre le colonel David Lusenge.
De son côté, Hilaire Kombi dit ne pas avoir pour l’instant l’intention d’attaquer Beni.
Les combats de ce matin ont paralysé toutes les activités dans la ville. Boutiques, magasins, écoles et marchés sont restés fermés pendant toute la journée.
Mais un calme apparent règne à Beni depuis le début de l’après-midi. Les militaires ont été déployés dans les endroits stratégiques de la ville.
Désapprobation des élus de Beni
Les députés nationaux élus de Beni ont condamné l’attaque contre la ville. Selon eux, cette situation est « consécutive au laxisme du comité urbain de sécurité ».
L’un d’eux, Grégoire Kiro, regrette que ce comité n’ait pas organisé des patrouilles nocturnes des militaires et des policiers malgré les informations de la société civile sur l’imminence d’une attaque contre Beni.
« Évidemment organiser des patrouilles nocturnes suppose la présence en nombre suffisant des militaires et des policiers bien nourris et bien équipés », reconnaît-il avant de poursuivre :
« Ce qui malheureusement n’est pas le cas malgré toutes les actions menées par certains députés dont moi-même pour pousser le gouvernement à plus de responsabilité ».
« Je me demande finalement combien de morts faudra-t-il encore déplorer pour que le gouvernement comprenne que la situation sécuritaire à Beni est vraiment explosive », poursuit le député.
Grégoire Kiro demande aux habitants de Beni de garder leur calme et de dénoncer « tous ces inciviques qui viennent déranger leur quiétude ».
De son côté, Julien Malikidogo, un notable de Beni et cadre du PPRD, réclame le renforcement de la sécurité à Beni et le déploiement de la Brigade d’intervention de la Monusco chargée de neutraliser les groupes armés actifs dans l’Est de la RDC.
« La Brigade n’est pas encore opérationnelle »
Interrogé au sujet de l’action des militaires tanzaniens de la brigade d’intervention de la Monusco pendant l’attaque contre Beni, le porte-parole de la mission onusienne, Manodje Mounoubai a indiqué que cette brigade n’était pas encore opérationnelle.
Le 10 mai dernier, des militaires tanzaniens sont arrivés à Goma, s’ajoutant à d’autres qui étaient venus avec le commandant de cette brigade et portant à plus d’une centaine l’effectif actuel de ces soldats.
« La Brigade d’intervention qui va venir sera basée d’abord à Goma. Pour le moment, la brigade est en train d’arriver. Les éléments sont en train de se mettre en place, c’est-à-dire qu’elle n’est pas encore opérationnelle. Les troupes qui sont sur place sont en nombre insuffisant, elles n’ont pas encore reçu leur matériel », a expliqué le porte-parole de la Monusco.
« A ce que j’ai compris, a-t-il conclu, les FARDC ont réagi à ce qui s’est passé ce matin dans la ville de Beni pour repousser les assaillants et contrôler la ville ».
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