Après avoir déserté les rangs des FARDC pendant plus de 3 mois, le colonel David Lusenge a décidé de se présenter à la hiérarchie militaire. Sa décision est consécutive à la sensibilisation menée par le comité de suivi du dialogue social du territoire de Beni. Le gouverneur de province, qui l’a reçu dimanche 14 avril à Goma, s’est dit satisfait de cette reddition, qui, selon lui, devrait servir d’exemple aux autres miliciens encore en brousse.
David Lussenge avait fait défection depuis plus de trois mois à Dungu, dans la Province Orientale. Depuis lors, il s’était installé dans les massifs de Rwenzori, en territoire de Beni. Sa reddition, dimanche, est le premier résultat palpable de la campagne de sensibilisation lancée, il y a un mois seulement, par le comité de suivi du dialogue social dans le territoire de Beni. Le dialogue social tenu au mois de mars dernier à Oicha visait à proposer des pistes pour pacifier Beni.
L’une des recommandations de ce dialogue, qui avait réuni les délégués de toutes les couches de la population locale, était de sensibiliser les déserteurs de l’armée afin qu’ils quittent la brousse où ils créaient une source d’insécurité.
Le vice-président de ce comité, Me Omar Kavota salue cette reddition.
«Grâce au dialogue social, nous avons lancé un appel pressant à tous les mécontents à tous ceux qui ont, pour une raison ou une autre, rejoint les groupes armés ou qui ne sont plus visibles et qui constituent une menace pour la sécurité. Nous avons mené des contacts et le premier résultat de ces contacts, [c’est] la reddition d’un officier. C’est un motif pour nous de réjouissance, un motif de satisfaction pour lequel nous pensons que le dialogue social produit ses résultats», a-t-il déclaré.
D’autres contacts sont en cours pour arriver aux actions qui vont contribuer à pacifier ce territoire, a ajouté Me Kavota.
Le territoire de Beni est confronté à l’insécurité entretenue par des groupes locaux et étrangers. Depuis le début de l’année 2013, la coordination de la société civile de Beni a dénoncé les attaques répétées des groupes armés dont celle perpétrée par l’ADF-Nalu dans la nuit du vendredi 11 au samedi 12 janvier. Au cours de cette attaque, des hommes armés ont pillé et violé six femmes, dont des mineures.
Huit personnes, dont six hommes et deux femmes, ont été kidnappées, samedi 9 février, dans la localité des Bakila-Tenambo toujours à Beni par les miliciens ADF-Nalu. Pour la société civile locale, ce kidnapping a porté à plus de quatre-vingt-dix, le nombre de personnes enlevées dans cette partie du territoire par des hommes armés en l’espace d’environ un an.
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