La société civile de Dungu s’insurge contre la décision des autorités militaires de dégarnir les positions des FARDC dans plusieurs localités du district du Haut-Uélé, dans la Province Orientale. Selon le président de cette structure, les militaires quittent, depuis vendredi 13 juillet, leurs différentes positions pour la formation en régiment. Leur retrait risque de fragiliser la paix, encore précaire, et déstabiliser des milliers de retournés de guerre déjà réinsérés dans leurs villages d’origine, a-t-il redouté.
Selon la société civile de Dungu, il n’y a plus de présence de militaires tout le long de l’axe routier Dungu – Aba et sur le tronçon Dungu – Duru jusqu’à la frontière avec le Soudan du Sud. «Toutes les positions des FARDC, qui étaient localisés à chaque intervalle de 5 kilomètres pour garantir la sécurité, sont dégarnies», a indiqué la même source.
Ce retrait des militaires inquiète la population qui vit dans la peur, selon Les autorités et la société civile locales. Elles ont précisé que des milliers de retournés et de rapatriés volontaires, qui s’adonnaient déjà aux activités agricoles dans leurs milieux d’origine, se sentent insécurisées et exposés aux attaques de la rébellion ougandaise de la LRA, encore active dans la région.
«Au lieu de consolider la paix chèrement acquise, les autorités sont en train de nourrir des velléités pour déstabiliser de nouveau la région », a déploré le président de la société civile de Dungu. Elle a plaidé pour la suspension de cette décision de la hiérarchie militaire de retirer les soldats des FARDC de leurs positions du Haut-Uelé.
De son coté, le commissaire de district du Haut-Uélé, Dieudonné Rwabona, a appelé la population locale au calme:
«On ne va pas dégarnir toutes les positions de l’armée. En faisant des mouvements de certains militaires pour la formation de régiments, toutes les dispositions ont été prises pour que la population soit toujours sécurisée. J’ai [à ce sujet] des assurances du commandant secteur opérationnel.»
Les casques bleus, les observateurs militaires et le bureau des affaires civiles de la Monusco se sont rendus, vendredi, dans certaines localités pour rassurer la population de la présence des forces de la Monusco. Ils l’ont sensibilisée à ne pas fuir et à utiliser le plan de protection communautaire mis en place par la mission onusienne à travers le réseau d’alerte communautaire.
Contacté, le général FARDC Moya qui est en mission à Dungu a déclaré que les combattants ce groupe armé, qu’il qualifie de «bandits locaux, ne constituent plus une menace de souveraineté qui est de la compétence de l’armée». Mais il s’agit d’un «problème de sécurité publique», qui relève de la police, a-t-il poursuivi.
La LRA est accusée notamment par des ONG d’avoir commis beaucoup d’atrocités sur les civilsdans cette partie de la Province Orientale. Deux personnes ont été blessées par balles, dans la nuit de vendredi à samedi 14 juillet par un groupe d’hommes armés identifiés aux rebelles de la LRA, au village de Sobe à 3 Km de Faradje-centre. Les deux victimes ont été admises dans une structure sanitaire locale.
L’administrateur de ce territoire a précisé que cette incursion des présumés LRA a été signalée non loin du camp des déplacés. Certains habitants ont fui, a-t-il poursuivi, sans déterminer leur nombre.
Douze enfants victimes de ces atrocités avaient été accueillis, lundi 12 juin, au centre «Elikya», ouvert depuis environ deux semaines plutôt à Dungu-centre par la Commission diocésaine Justice et Paix (CDJP). Déjà 27 enfants, dont 12 filles, arrivés de Bangadi, Duru et Doruma, dans le territoire de Dungu, et des territoires de Fadadje et Niangara, étaient pris en charge dans ce centre.
Leur âge varie entre 12 et 17 ans et certains d’entre eux sont déjà parents. Ces enfants, qui avaient été kidnappés par les rebelles de la LRA, «sont traumatisés», selon l’assistant psychosocial du centre Elikya.
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