Le ministre de l’Intérieur, Richard Muyej Mangez, a apaisé la communauté tutsi qui s’est plainte, jeudi 12 juillet à Kinshasa, des propos xénophobes de certains cadres du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), le parti présidentiel.
Prononcés mercredi 11 juillet au cours d’une matinée politique à Kinshasa, ces propos ont choqué la communauté tutsi et seraient contraires aux « prescrits de la loi de 1966 réprimant les incitations à la haine ethnique et tribale en RDC».
Face à la guerre de l’Est, le ministre a appelé les Congolais à l’unité en s’interdisant toute xénophobie envers une communauté. Il s’est opposé également à tout comportement qui frise le règlement des comptes.
«Ce n’est pas le moment de faire de la discrimination face à ce qui se passe dans l’Est. Nous devons être soudés et unis. J’ai effectué trois missions à Goma (Nord-Kivu). Je peux vous assurer qu’au niveau du front comme au niveau du commandement général à Goma, toutes les composantes de notre peuple sont présentes : bantous, tutsi, hutu… donc parmi ceux qui meurent, nos frères tutsi sont aussi là. Il y a des deuils dans leurs familles», a déclaré Richard Muyej.
Le ministre a donné ces assurances au sortir d’une audience avec une délégation de la communauté tutsi conduite par l’ancien vice-président de la République, Azarias Ruberwa et du sénateur Moïse Nyarugabo.
L’ancien vice-président et porte-parole de cette délégation se réjouit d’avoir obtenu de Richard Muyej des garanties de sécurité pour sa communauté :
«Le ministre de l’Intérieur nous a assuré qu’il va communiquer à travers les gouverneurs de toutes les provinces pour éviter que les gens soient tués. C’est extrêmement injuste et dangereux de viser une communauté comme si elle était moins citoyenne que les autres». La communauté tutsi souhaite que la guerre s’arrête immédiatement.
«Nous ne souhaitons même pas qu’il y ait de victoire militaire car ca provoquera mort d’hommes, réfugiés et déplacés», a déclaré Azarias Ruberwa qui plaide pour un dialogue franc entre Congolais sur des questions prioritaires du pays.
Des sources proches du ministère de l’Intérieur renseignent que les auteurs des propos haineux contre les tutsi seront également sanctionnés. Mercredi, le directeur général de la Radio télévision nationale congolaise a été suspendu de ses fonctions par le ministre des Médias pour avoir diffusé ces propos «xénophobes » à la télévision publique.
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