Une année après la promulgation de la loi d’amnistie, certains bénéficiaires qui ont déjà signé l’acte d’engagement à ne plus prendre des armes pour faire des revendications politiques restent toujours en détention. Certains d’entre eux considèrent désormais cette détention comme “arbitraire et illégale.” Le porte-parole du gouvernement de la RDC a attribué samedi 21 février le retard de leur libération à une lenteur administrative.
Libérés de droit, certains bénéficiaires se disent détenus de fait; certains sont écroués à la prison centrale de Makala et d’autres à la prison militaire de Ndolo à Kinshasa. En dépit de nombreuses requêtes, pétitions et lettres ouvertes adressées aux dirigeants congolais, notamment à la présidence de la République pour obtenir leur libération, leurs dossiers restent sans suite.
Pourtant, tout semblait avoir bien commencé au lendemain de la promulgation de la loi d’amnistie pour faits insurrectionnels, faits de guerre et infractions politiques. Plus de 300 bénéficiaires de cette loi, au terme de sept arrêtés ministériels, ont obtenu sur le papier leur libération. La dernière vague de libération remonte en novembre dernier, avec 8 prisonniers sortis de la prison centrale du Bas-Congo.
A Kinshasa, les noms de certaines personnes bénéficiant de l’amnistie ont été annoncés. Parmi eux, on retrouve plusieurs membres d’anciens groupes armés, dont le M23, le Pareco et tant d’autres en prison et en dehors du pays.
Après trois vagues des libérations à la prison centrale de Makala et de Ndolo, le processus de libération s’est estompé.
Interrogé à ce sujet, le porte-parole du gouvernement attribue le retard de libération à une lenteur administrative. Au ministère de la Justice, par contre, c’est le silence.
Des bâtonniers français et belges ont écrit au Président de la République pour faire libérer, par exemple, leur confrère Firmin Yangambi, condamné à vingt ans de servitude pénale pour tentative d’organisation d’un mouvement insurrectionnel et de détention illégale d’armes de guerre.
De plus, la conférence internationale des barreaux de tradition juridique commune a aussi pris une résolution dans les mêmes termes lors de sa 29e session tenue à Dakar en décembre dernier. Toutes ces démarches n’ont pas produit d’effet.
«Cette loi d’amnistie devrait-elle être considérée comme caduque, eu égard au long délai écoulé depuis son entrée en vigueur?», s’interrogent ces bénéficiaires.
Lire aussi sur radiookapi.net: