Dans une déclaration rendue publique samedi 24 janvier à Kinshasa, les partis politiques de l’opposition et la société civile ont salué la version de la loi électorale, adoptée au Sénat. Le Sénat a voté l’article 8 la loi électorale en des termes différents de ceux de l’Assemblée nationale. La chambre haute a élagué de ce texte toutes les dispositions qui subordonnaient l’élection au recensement.
Les signataires de ce document, une trentaine, appellent la majorité présidentielle à prendre ses responsabilités afin de préserver la paix, la démocratie et la liberté du peuple.
«Nous demandons à la majorité, et plus particulièrement à ses députés, de prendre leurs responsabilités devant l’histoire afin de préserver la paix, de défendre la démocratie et la liberté et de protéger le peuple», a indiqué le président de l’Union pour la nation congolaise (UNC), Vital Kamerhe.
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Ces opposants ont également appelé à la responsabilité du chef de l’Etat, garant de la nation, vue la gravité de la situation et les menaces sérieuses qui pèsent sur la stabilité, la sécurité, la paix sociale et la concorde intérieure.
«Nous en appelons à la responsabilité de Kabila à prévenir la dégradation de la situation politique intérieure par la prise en considération des aspirations de la population quant à la consolidation de la démocratie, à la préservation de ces acquis et au strict respect de la constitution», a poursuivi Kamerhe.
Des opposants congolais ont exprimé leur préoccupation quant au déroulement des travaux en commission mixte paritaire Assemblée nationale-Sénat, suite à la prise de position publique du président de l’Assemblée nationale au projet initial du gouvernement.
Ils ont par ailleurs exigé la libération immédiate des leaders et militants des partis politiques, des jeunes, des étudiants ainsi que des membres de la société civile arrêtés lors des manifestations contre la loi électorale.
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Il y a quatre jours où, des ONG des droits de l’homme avaient également appelé à la libération personnes arrêtées durant les manifestations contre la révision de la loi électorale dont le bâtonnier Jean-Claude Muyambo.
L’Association congolaise pour l’accès à la justice (Acaj), l’Association africaine des droits de l’homme (Asadho) et la nouvelle société civile congolaise avaient présenté un tableau sombre des violations des droits humains par les forces de l’ordre au cours de ces manifestations.
Pour le président de l’Acaj, Me Georges Kapiamba, ces arrestations sont arbitraires.