Des jeunes ont menacé, dimanche 12 octobre en pleine messe, deux curés catholiques dans la cité de Lodja, située à environ 750 Km au Nord de Mbuji-Mayi (Kasaï-Oriental). Ils ont reproché à ces deux prélats catholiques d’avoir lu, en plein culte dominical, la lettre de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) qui invite les fidèles à s’opposer à la révision constitutionnelle.
Tout a commencé à la Paroisse Saint-Désiré. Après avoir lu le message des évêques, l’abbé-curé a été injurié et menacé par des jeunes qui assistaient à cet office religieux. Il a réussi à s’échapper grâce à l’intervention d’un officier de la police nationale avant que son intégrité physique ne soit violé.
A la Paroisse Sainte-Thérése de Nganga, un autre scénario du même genre s’est déroulé lors de la messe dominicale. Là, l’abbé-curé a été menacé par un groupe de jeunes à la sortie de la messe pour avoir lu le message de la Cenco contre la révision constitutionnelle.
Dans une déclaration publiée en septembre dernier, les évêques catholiques ont réaffirmé leur opposition à la révision de la constitution en RDC. Depuis Rome où ils séjournaient, ils ont notamment invité les curés et les catéchistes à sensibiliser les chrétiens «pour qu’ils s’engagent à protéger la nation contre toute tentative de la modification de l’artcile 220». Cet article irréformable de la constitution congolaise verrouille le nombre des mandats présidentiels fixés à deux et la durée d’un mandat qui est de 5 ans.
Le même dimanche, d’autres jeunes de Lodja ont mis à sac le couvent de sœurs de la congrégation de Saint-François d’Assises.
Selon la sœur supérieure de ce couvent catholique, ces jeunes ont même cassé des vitres de son institution, blessant ainsi une religieuse qui a été admise aux soins à l’hôpital Saint François d’Assises de Lodja.
La police nationale affirme avoir arrêté deux présumés instigateurs de ces attaques.
Début octobre, un autre groupe de jeunes se réclamant de l’Église catholique et de la Majorité présidentielle avait désapprouvé pacifiquement la position des évêques catholiques sur la révision de la constitution. Ces jeunes, une centaine environ, avaient signé une pétition à l’intention du pape François qu’ils avaient déposée dans la boîte aux lettres de la nonciature apostolique à Kinshasa.
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