RDC: Lambert Mende confirme la mort de 100 ex-combattants et leurs dépendants à Kota Koli

Des ex-combattants, regroupés dans le camp d’entrainement commando de Kotakoli, lors de la visite le 11/09/2014 du chef de la Monusco, Martin Kobler. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

Le porte-parole du Gouvernement, Lambert Mende, a reconnu jeudi 2 octobre la mort de plus de cent ex-combattants et leurs dépendants au Centre d’entrainement Commando de Kota Koli à l’Equateur, où ils sont regroupés depuis plus d’une année. Il a en revanche rejeté les affirmations de Human Rights Watch (HRW), selon lesquelles ces personnes seraient mortes de faim suite à une “négligence criminelle” de Kinshasa. Lambert a évoqué plutôt le paludisme, la fièvre typhoïde… 

Sans toutefois contredire le chiffre avancé par HRW, Lambert Mende a affirmé que ces personnes étaient mortes de maladies et non de faim:

Parmi les cents morts, je vous dirais que plus de la moitié est constituée d’enfants, de nourrissons. Est-ce que vous connaissez un pays en Afrique ou une province au Congo où on ne déplore pas beaucoup de morts de nouveau-nés, pour qu’on vienne nous jeter ce chiffre à la figure comme quoi c’est le gouvernement qui tue ces enfants-là?”.

Selon lui, il y a “quelques dizaines de femmes” qui meurent, dont une grande majorité en couche.

Est-ce qu’il y a quelque part au Congo, une communauté ou en Afrique où l’OMS ne parle pas de ces morts de femmes en couche ! Alors pourquoi ça devient quelque chose qui est du fait de la négligence criminelle?”, s’est interrogé Lambert Mende.

Le reste des morts enregistrés à Kota Koli, a-t-il poursuivi, est constitué «d’adultes normaux mais qui sont morts non pas de faim comme ils [les enquêteurs de HRW] ont prétendu. Il y a un certain nombre de gens qui sont morts de malaria, d’autres sont morts de fièvre typhoïde. Je ne sais pas s’il n’y a qu’à Kota Koli qu’on meurt de fièvre typhoïde».

Dans un communiqué publié mercredi 1er octobre à Kinshasa, Human Rights Watch indique que plus de cent personnes parmi les combattants démobilisés, leurs femmes et leurs enfants sont morts de faim et de maladies dans ce centre. L’ONG accuse le gouvernement congolais d’avoir négligé de leur fournir la nourriture et les soins de santé appropriés.

Citant ces ex-combattants, Ida Sawyer, chercheuse de Human Rights Watch sur la RDC, affirme qu’ils n’ont reçu des provisions de nourritures du gouvernement pendant leurs premiers trois mois dans ce centre.

Cette provision se serait épuisée à la fin de l’année 2013. Pendant les 9 mois qui ont suivi, le gouvernement n’aurait envoyé que «des quantités minimales de nourritures et de médicaments».

En septembre 2013, selon l’ONG, 941 combattants de plusieurs groupes armés qui se s’étaient rendus et plusieurs centaines de membres de leurs familles avaient été déplacés du Nord et du Sud-Kivu  jusqu’au camp de Kota Koli.

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