Les organisations de la société civile et des médias au Burundi ont déposé vendredi 18 juillet une pétition à l’ambassade de la RDC à Bujumbura. Elles exigent que le gouvernement de Kinshasa enquête sur des allégations d’entrainement et d’armement de jeunes burundais dans l’Est de la RDC. Cette situation fait parler d’elle depuis avril dernier. L’ambassade de la RDC a réceptionné, sans faire de commentaires, cette pétition avant de la remettre à la présidence du Burundi ainsi qu’aux bureaux l’Union africaine et de l’Onu à Bujumbura.
Plus de dix-neuf mille Burundais ont apposé leurs signatures sur la pétition exigeant ces enquêtes. Selon eux, de jeunes burundais suivraient des entraînements militaires dans le parc de Kahuzi Biega, au Sud-Kivu, puis seraient armés.
La pétition a été lancée au début du mois de juin dernier par les organisations de la société civile et des médias burundais. Plusieurs voix se sont élevées pour réclamer des enquêtes, mais Bujumbura a toujours répondu par la négative. Cette fois ci, ces organisations veulent contraindre la RDC à le faire.
Innocent Muhozi, un des leaders de ces organisations, explique le sens de cette démarche:
«Cette pétition de plus dix-neuf mille citoyens burundais, nous l’adressons au président de la RDC pour que, justement, au niveau du Congo aussi, il contribue à ce qu’il y ait des enquêtes qui permettent de lever les équivoques sur cette affaire. S’il y a réellement des entrainements [de jeunes burundais dans l’Est de la RDC], que cela se sache et que [cette opération] soit stoppée avant qu’elle ne déstabilise encore plus la région».
Ces organisations ont par ailleurs condamné l’emprisonnement, qu’elles jugent «arbitraire», d’un défenseur des droits de l’homme qui avait produit dernièrement un rapport faisant état de cette situation inquiétante. Il est accusé d’atteinte à la sureté intérieure et extérieure de l’Etat.
A ce sujet, plusieurs organisations internationales, dont Human Right Watchs, la Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH), l’Union africaine, l’Union européenne ainsi que les Etats-Unis, ont aussi dénoncé un «harcèlement judiciaire».
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