Quelques wagons de vivres ont été déchargées à la gare ferroviaire de Mwene-Ditu, jeudi 10 juillet dans la matinée, a annoncé le directeur de la Société nationale des chemins de fer du Congo (SNCC) à Mbuji-Mayi. L’opération vise à faire face à la hausse de prix occasionnée par la grève des agents de la SNCC déclenchée depuis cinq jours. Ce mouvement de grève a causé la rareté de certains produits les marchés de Mbuji-Mayi.
Cette grève perturbe la circulation des trains et occasionne une hausse des prix sur les marchés de Mwene-Ditu et Mbuji-Mayi.
La mesurette de maïs, qui provient de Kanyama (Katanga), est passée de 1300 à 1500 francs congolais (1,4 à 1,6 dollar américain) à Mbuji-Mayi. Un verre du sucre importé de la Zambie passe de 300 à 350 francs congolais (0,32 à 0,38 dollar américain). «La boîte de sardines a même disparu sur le marché», témoigne une ménagère.
Les travailleurs de la SNCC en grève à Mwene-Ditu réclament la paie de trois mois de salaire promise par le gouvernement congolais. Ils attendent aussi des sacs de farine que le gouverneur Katumbi a remis à leurs collègues du Katanga.
La farine attendue par ces travailleurs est chargée dans un wagon bloqué à Lubumbashi suite à ce mouvement de grève des cheminots, ont affirmé les responsables de la SNCC.
Depuis le vendredi dernier, une locomotive en provenance de Kamina pour Mwene-Ditu a fait demi-tour à partir de Luputa sans arriver à destination. Les responsables de l’entreprise ferroviaire affirment avoir évité la prise en otage de cet engin par les grévistes.
Au cours des négociations de mercredi avec les travailleurs, les responsables de l’entreprise affirment avoir obtenu un accord pour un travail minimum. Ce service minimum est effectivement respecté par certains agents depuis jeudi matin; tandis que d’autres agents restent encore catégoriques dans leur décision.
Kamina affecté
Les agents de la SNCC à Kamina (Katanga) ont aussi entamé une grève depuis mercredi. Selon leur délégué syndical, Désiré Mutemb, les cheminots exigent la concrétisation de la promesse que leur a faite le gouvernement provincial, qui s’est engagé à payer trois mois d’arriérés de salaires.
Quelques agents de la SNCC rencontrés ce matin à la direction de la région centre de l’entreprise à Kamina disent être prêts à reprendre le travail. Mais ils conditionnent la reprise par le paiement de ces trois mois d’arriérés.
«Ça fait déjà plus d’un mois depuis que cette promesse avait été faite [par le gouverneur Moïse Katumbi à Lubumbashi]. Or, la réalisation pouvait suivre dans une semaine», a déclaré Désiré Mutemb.
Il a par ailleurs appelé les grévistes à revendiquer pacifiquement. «Nous n’aimerons pas voir des destructions méchantes, pas de violences…», a-t-il précisé.