Une délégation d’une cinquantaine de responsables des forces sociales et politiques de l’opposition a déposé jeudi 26 juin à Kinshasa une plainte contre le président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), abbé Apollinaire Malumalu au cabinet du Procureur général de la République. Ce dernier est accusé «d’atteinte aux droits garantis aux particuliers et violation des lois de la République», notamment pour son de «reconfigurer son calendrier» électoral partiel publié le 26 mai dernier. Mais, selon la majorité au pouvoir, cette démarche est «un coup d’épée dans l’eau, qui n’aboutira presque jamais.»
« C’est une démarche qui est censée violer la loi. C’est un coup d’épée dans l’eau, qui n’aboutira presque jamais. Ce qui est en train d’être fait aujourd’hui l’est en violation du principe d’indépendance de la Ceni », affirme Benoît Yolama, membre de la cellule de communication de la MP et cadre du PPRD.
Il dit ne pas comprendre pourquoi comment ces opposants s’en prennent à l’abbé Malumalu alors que des délégués de l’opposition et de la société civile siègent également dans la plénière de la commission électorale.
Benoît Yolama estime que ces opposants devraient plutôt adresser leurs revendications à l’Assemblée nationale.
«Je crois que si les amis [de l’opposition] ont des préoccupations à soulever n’ont qu’à les faire au niveau de l’Assemblée nationale. C’est la seule structure à pouvoir étudier, écouter et juger les défaillances de la Commission nationale électorale indépendante. Sincèrement, je ne vois la disposition légale qui a été violée [par Malumalu et qui peut] leur permettre d’aller en justice », explique-t-il.
Le 25 juin, plus de cent vingt forces sociales et politiques de l’opposition, dont l’UDPS, l’UNC, l’Udemo et le RCD-KML, ont annoncé leur intention de traduire en justice le président de la Ceni à qui elles reprochent d’avoir refusé de «reconfigurer » son calendrier électoral partiel publié le 26 mai dernier. Elles comptent déposer une plainte devant la Cour suprême de justice contre l’abbé Malumalu qu’ils accusent d’ «atteinte aux droits garantis aux particuliers et violation des lois de la République».
La Ceni a publié en mai dernier un calendrier prévoyant la tenue d’élections urbaines, municipales et locales en 2015. Mais l’opposition voit à travers la publication de ce document une stratégie pour maintenir Joseph Kabila au pouvoir après 2016, année de la fin de son second et dernier mandat.
Pour sa part, la mission de suivi électoral de l’Union européenne en RDC a encouragé la Ceni à publier un calendrier électoral complet, consensuel et assorti d’un budget détaillé. Les envoyés spéciaux de la communauté internationale pour la région des Grands Lacs ont également formulé la même recommandation lors de leur dernier séjour à Kinshasa.
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