Cinquante-trois mille six cents réfugiés centrafricains sont à ce jour enregistrés au Nord de la province de l’Equateur. Toutes ces personnes ont fui la guerre dans leur pays après la chute en mars 2013 du régime de François Bozize. Parmi ces personnes, plusieurs enfants se sont retrouvés sans parents. Certains ont impuissamment assisté à la mort de leurs parents. Ils racontent qu’ils ont du mal à se souvenir de ces moments douloureux.
Des réfugiés centrafricains traversent tous les jours la frontière congolaise pour trouver refuge dans les localités de l’Equateur, à cause de l’insécurité qu’entretiennent les milices ex-Seleka et anti-Balaka en Bangui.
Ces nouveaux réfugiés centrafricains ont traversé la frontière pourtant ferméepar les autorités centrafricaines depuis le jeudi 5 décembre. Ils rejoignent sur le sol congolais leurs compatriotes, qui avaient fui les affrontements entre les militaires fidèles à l’ex-président François Bozizé et les ex-rebelles de la Seleka, qui ont pris le pouvoir à Bangui depuis mars dernier.
A Biyabu dans le territoire de Libenge, le camp érigé par le Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) abrite 10 000 personnes. Elles vivent dans des conditions difficiles.
Des enfants rencontrés sur place regrettent les circonstances dans lesquelles ils se sont séparés de leurs familles. C’est le cas d’un jeune enfant, Freddy Bwemawa, âgé de 13 ans.
« Les Seleka ont tué mon père. J’étais séparé avec ma famille. Certaines personnes de ma famille sont parties à Kinshasa. Moi je suis resté ici seul », raconte-t-il.
Les frères Fred et Cyril Goulamoko, âgés respectivement de 12 et 14 ans, sont de la confession musulmane. Avant de prendre fuite, ils étaient à l’école. Et c’est là que les crépitements des balles des anti-Balaka les avaient surpris. Depuis, ils n’ont plus revu leurs familles.
Fred Goulamoko relate :
« Les militaires étaient en train de tirer les balles. Nous étions à l’école. Après, nous sommes rentrés à l’école. Lorsque nous sommes entrés, nous n’avons pas trouvé nos parents ».
En cours de route, ils ont rencontré une dame qui fuyait avec ses enfants qui les a protégés et les a conduits au camp Batalimo du HCR.
Jusqu’à ce jour, ils n’ont aucune information sur leurs parents.
Ils sont nombreux, hommes, femmes et enfants séparés de leurs proches, qui vivent dans la déchirure de la séparation à cause de la guerre. Le HCR prend en charge les enfants non accompagnés.
La Croix-Rouge aide les réfugiés qui recherchent leurs familles à diffuser leurs messages. Elle a réussi à localiser les parents de deux enfants non accompagnés à Betou au Congo-Brazzaville.
Selon les statistiques fournies par la Commission nationale de réfugiés (CNR), plus de 320 000 refugiés de plusieurs nationalités africaines sont actuellement en RDC tandis que 440 501 congolais se sont réfugiés principalement dans les pays limitrophes.
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