Le Sénat a adopté vendredi 6 juin le projet de loi portant autorisation de ratification du traité du projet Inga. Ce qui autorisé au gouvernement de la RDC d’entériner le projet hydroélectrique Grand Inga, signé en 2013 entre la RDC et l’Afrique du Sud. Mais la commission des Relations extérieures de la chambre basse qui a présenté son rapport continue à émettre des réserves quant à certaines dispositions contenues dans ce traité, évoquant notamment le choix des acheteurs, le timing, le titre du projet et la qualité des obligations de Pretoria.
Trois semaines plus tôt, la chambre haute avait déjà émis des réserves avant d’adopter ce texte, estimant qu’il devrait encore étudier tous les paramètres avant de donner son aval.
C’est fait. Le Sénat a adopté ce projet, et la RDC peut approuver ce traité. La commission des Relations extérieures du Sénat chargée d’examiner en profondeur ce traité, elle encourage l’exploitation du barrage Inga 3, tel que prévu dans l’accord signé entre les deux parties.
Selon cette commission, cette exploitation permettra non seulement de combler le déficit énergétique en RDC, mais aussi de vendre l’électricité aux pays voisins et principalement à l’Afrique du Sud.
Cependant, dans ses résolutions, la commission des Relations extérieures a encore émis des réserves quant à certaines dispositions contenues dans ce traité, évoquant notamment le choix des acheteurs, le timing, le titre du projet et la qualité des obligations.
Parlant du choix de l’acheteur, le président de cette commission, Emery Kalamba, estime que cela se fait de « manière arbitraire ».
« Quand est-ce que nous allons arrêter d’engager les avoirs de l’Etat par des formules et des procédures de gré à gré ? », s’interroge-t-il.
Quand au timing, le président de la commission des Relations extérieures pense que « l’engagement de la RDC aurait dû se faire sur base d’études habilités, permettant de savoir exactement quel est le coût de la production d’un mégawatt ».
Concernant le titre du projet « Grand Inga », il souligne que le contenu diffère de l’objet qui porte su Inga III.
« Quand vous regardez là dedans, c’est Inga III. Alors que Grand Inga c’est Inga I jusqu’à Inga VII. Dès lors comment s’engager sur des choses qu’on ne maîtrise pas ? », se demande-t-il encore.
La qualité des obligations de l’Afrique du Sud, Emery Kalamba veut savoir quels sont les engagements de ce pays au terme de ce traité.
« Parce que l’Afrique du Sud doit en principe produire ses meilleurs efforts. On dit elle fera ses meilleurs efforts pour acheter. Ce n’est rien faire du tout », soutient le sénateur Emery Kalamba.
Le projet Grand Inga est un ouvrage qui pourrait fournir 40% de l’électricité en Afrique. D’une puissance de près de 40.000 mégawatts et d’un coût total estimé à 80 milliards de dollars, il sera d’une taille presque deux fois supérieure au barrage des Trois Gorges situé sur le fleuve Yangtsé en République populaire de Chine. Le barrage chinois est le plus grand ouvrage hydroélectrique actuellement en service dans le monde.
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