Kinshasa: fin du second moratoire pour le contrôle technique des véhicules

Un taxi bus de marque Mercedes 207 transportant des passagers sur l’avenue de Libération (ex- 24 novembre) à la hauteur pond reliant le rond point Mulard et le Parking Kimbondo à Bandalungwa le 24/05/2013 à Kinshasa. Radio Okapi/Ph. John Bompengo

Le second moratoire de 45 jours accordé aux propriétaires pour passer leurs véhicules au contrôle technique a expiré, jeudi 1er mai, à Kinshasa. Le gouvernement provincial de Kinshasa leur a notamment demandé d’obtenir l’assurance automobile, l’autorisation de transport et de peindre leurs véhicules aux couleurs nationales. Dans un entretien à Radio Okapi, un chauffeur taxi a salué cette mesure:

«Peindre nos voitures taxis aux couleurs nationales, c’est bon pour notre sécurité. C’est ce que j’ai déjà fait. J’ai aussi l’assurance. Reste à obtenir l’autorisation de transport. »

D’autres  chauffeurs par contre sollicitent une nouvelle rallonge de soixante jours pour leur permettre de se mettre en ordre:

«J’ai quand même fourni un effort en achetant l’assurance. Je suis passé au contrôle technique. Il ne me reste qu’à peindre la voiture. Je pense que si on nous accorde encore deux mois, nous serons en mesure de respecter cette mesure».

De l’avis de cet autre chauffeur, pour faire aboutir cette mesure, il aurait fallu mener une campagne de sensibilisation échelonnée sur une longue période.

«Quelqu’un qui a acheté une voiture à l’étranger à 900 dollars, vous lui demandez de payer 400 dollars d’assurance, ça ne va pas. Pour changer un système, il faut prendre du temps. On devait nous accorder une année pour une réparation conséquente», a poursuivi le même chauffeur.

Certains analystes estiment qu’au lieu d’insister sur les couleurs nationales, l’Etat devrait réfléchir sur les conditions dans lesquelles voyagent les clients, surtout à bord des bus.

«Vous trouverez un véhicule qui ne doit prendre que quinze personnes, mais c’est vingt qui sont transportées. Un véhicule de huit personnes, on trouvera à bord douze. L’autorité devrait réglementer », s’est plaint un de ces analystes à Radio Okapi.

Le moratoire avait pourtant été décidé pour débarrasser le charroi automobile de la ville des Mercedes 207 défectueux. Ces véhicules causent de nombreux accidents de circulation dans la capitale depuis plusieurs années.

Le chef de la Police nationale congolaise dans la ville de Kinshasa, Célestin Kanyama, leur avait même interdit d’accéder centre-ville. Suite aux protestations des conducteurs de transport en commun privé et au risque des perturbations du transport en commun, le gouvernement provincial de Kinshasa avait alors décidé d’imposer un contrôle technique à tous les véhicules roulant dans la capitale congolaise.

Après la décision de ce second moratoire, certains Kinois déplorent un signe de faiblesse de l’exécutif provincial face aux transporteurs en commun, surtout les propriétaires des Mercedes 207.

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