Les commerçants de Goma se plaignent des pertes occasionnées par la grève des armateurs qui exploitent le lac Kivu. Depuis le lundi, aucun trafic lacustre n’a assuré entre la capitale provinciale du Nord-Kivu et Bukavu, au Sud-Kivu. Conséquence : les 1 400 tonnes de produits vivriers acheminées chaque jour de Goma à Bukavu par le lac Kivu sont bloquées dans le port de la capitale du Nord-Kivu. D’importantes quantités de produits périssables sont jetées dans le lac, faute de moyens et de lieu de conservation.
« Depuis trois jours, j’ai déjà perdu environ 100 dollars », confie une commerçante, exaspérée par cette grève observée depuis lundi.
Elle fait partie des centaines de commerçants qui font chaque jour la navette entre Goma et Bukavu pour aller vendre notamment les pommes de terre, les poissons fumés, le haricot, la farine de maïs, le manioc, le sorgho, l’huile de palme et le soja. La grève des armateurs concerne la dizaine de bateaux qui assurent le trafic entre les deux villes.
Seuls les canots rapides effectuent la traversée du lac. Chaque voyageur doit payer 50 dollars américains pour embarquer. Le prix de la traversée dans les gros bateaux varie entre 10 et 25 dollars américains. En dehors de l’obstacle du prix, les commerçants expliquent que la quantité de leurs marchandises ne leur permet pas de les acheminer à Bukavu avec les canots rapides.
A cause du délabrement des routes, les commerçants n’y recourent pas pour expédier leurs marchandises vers la ville du Sud-Kivu.
Les armateurs protestent contre la nouvelle taxe qui leur est imposée par les autorités provinciales. Ils doivent désormais payer 10 dollars américains par tonne de produits vivriers transportées dans leurs embarcations qui assurent le trafic lacustre entre Goma et Bukavu. Ils refusent de s’en acquitter, expliquant qu’elle ne figure pas dans la nomenclature des taxes auxquels ils sont soumis.
Le bureau de la Fédération des entreprises du Congo au Sud-Kivu dit ne pas comprendre les raisons qui poussent le gouverneur du Nord-Kivu à imposer une taxe aux produits vivriers en circulation à l’intérieur d’un même pays. Une telle mesure conviendrait pour les produits à l’importation, selon les responsables provinciaux de la Fec.
Les commerçants de Bukavu qui se trouvaient à Goma au moment du déclenchement de cette grève passent la nuit à la belle étoile dans les installations portuaires de la ville du Nord-Kivu.
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