La présence d’une centaine de miliciens Maï-Maï et leurs dépendants dans le village Mukulubwe depuis deux mois crée une psychose au sein de la population de la chefferie Kaponda, dans le territoire de Kipushi (Katanga). D’après le prince Kaponda Bupe, secrétaire générale du conseil des notables de cette chefferie, ces miliciens, qui attendent leur réinsertion, tracassent la population et sont soupçonnés d’avoir tué deux personnes à l’arme blanche.
« La population est en train de vivre dans une psychose. Deux jours après leur arrivée, ils ont vu le chef de village Ndandanda de Mukulubwe qui est là, ils lui ont demandé les condiments parce que les vivres qu’on leur avait amené c’était le chinchard et la farine mais eux, ils avaient besoin de la viande », raconte le prince Kaponda Bope, avant d’ajouter :
« Mais le chef leur avait dit que dans le ravitaillement qu’on leur avait amené, il y avait le chinchard. Ils ont nié et ont rétorqué qu’ils ont besoin de la viande. Ils ont ensuite dit que s’il n’ y avait pas de viande, qu’on leur donne des chèvres, ou sinon, ils boufferont le chef ».
Le prince Kaponda Bope indique par ailleurs que deux corps sans vie ont été retrouvés non loin de l’endroit où ils sont regroupés, attendant leur réinsertion.
« Il y a 3 jours, nous avons retrouvé une le corps sans vie d’une dame à moins de 2 kilomètres de là où ils sont [regroupés]. Elle a été enterrée samedi 11 janvier à Kipushi. Aujourd’hui matin [dimanche] on vient encore de ramasser un cadavre à 1 200 m de là où ils sont. On ne sait pas encore identifier qui sont les auteurs de ces meurtres mais dans l’entre temps ça crée une certaine psychose dans la communauté », a ajouté le prince.
Il demande au gouvernement provincial de déplacer ces miliciens de leur village. Ils y sont depuis deux mois, provenant des différents territoires du Katanga, dont Mitwaba. Plusieurs miliciens de ce territoire s’étaient rendus à l’armée.
Le gouvernement provincial du Katanga se dit ne pas être prêt à s’exprimer sur ce sujet.
Quatre villages ont été incendiés le 6 janvier dernier par des Maï-Maï à Kizabi, dans le territoire de Pweto. Quatre jours auparavant, deux autres villages avaient été brûlés par des miliciens à Mitwaba.
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