Le Colonel Mamdou Ndala, commandant du 42e bataillon de l’Unité de réaction rapide des commandos des Forces armées de la RDC (FARDC), tué jeudi 2 janvier à Beni (Nord-Kivu), a été nommé général de brigade à titre posthume. La décision a été annoncée quelques heures avant qu’il ne soit mis en terre. De nombreux militaires et civils lui ont rendu un dernier hommage lundi 6 janvier au camp militaire Kokolo, à Kinshasa, où étaient aussi exposés les corps de ses deux gardes du corps, morts en même temps que lui, et ceux de sept autres militaires tués lundi 30 décembre dernier lors des attaques des sites stratégiques à Kinshasa, Lubumbashi (Katanga), Kolwezi (Katanga) et Kindu (Maniema).
De nombreux Kinois se sont déplacés pour honorer le commandant militaire. Simples curieux ou compagnons d’armes, beaucoup rendent un témoignage élogieux de la bravoure du colonel Ndala dont il loue les capacités de commandement.
Né le 8 décembre 1978 dans le territoire de Wamba (Province Orientale), le colonel Mamadou Ndala a fait ses études primaires dans la localité d’Ibambi, située à 65 km dIsiro d’où est originaire sa mère.
Le jeune Ndala a poursuivi ses études secondaires à Isiro, à l’Institut les Aiglons, au quartier Tely, puis au complexe scolaire «Petits Anges». Ses amis d’enfance affirment qu’il fut également un excellent footballeur. Il avait notamment évolué au sein d’Africa Sport, une équipe locale d’Isiro, dissoute il y a quelques années.
C’est en 1997 qu’il a intégré l’armée congolaise. Il a été promu au garde de colonel en 2011. Le public congolais l’a connu l’année dernière lors des opérations des FARDC contre la rébellion du M23. Pour nombre des Congolais, Mamadou Ndala reste le héros de la victoire militaire sur le M23.
Le chef d’état-major général des FARDC, général Didier Etumba a indiqué que la mort de Mamadou Ndala constitue une perte et il a réaffirmé l’engagement de l’armée de se donner jusqu’au sacrifice suprême pour la défense de la patrie.
“Les FARDC sont déterminées à dire davantage non à toutes formes d’échec, de division et trahison. C’est à ce prix que les FARDC relèverons tous les défis que nous impose l’ennemi multiforme de notre pays“, a indiqué le chef d’Etat-major, Didier Etumba.
Pour le ministre de la Défense nationale, Alexandre Luba Ntambo, les auteurs de ces crimes ne resteront pas impunis. Il a par ailleurs noté que les investigations sont en cours pour faire la lumière sur la disparition de ces vaillants militaires:
“Tous les responsables de cet acte ignible seront sanctionnés quel que soit leur rang”.
Villes mortes à Rutshuru, Nyiragongo et Bukavu
Répondant à l’appel de la société civile du Nord-Kivu, les habitants des territoires de Rutshuru et Nyirangingo ont observé lundi 6 janvier, une journée ville morte pour protester contre l’assassinat de Mamadou Ndala.
Toutes les activités ont été paralysées dans ces territoires. Les commerces n’ont pas ouvert et le transport en commun invisible sur les routes.
Aucun minibus de transport en commun n’a quitté Kiwanja ce lundi pour Goma. Dans la ville de Goma, par contre, c’est ce lundi que les activités économiques reprennent après plus de trois jours de perturbation depuis l’assassinat du colonel Mamadou Ndala.
En début d’après midi, la société civile de Rutshuru, a demandé aux opérateurs économiques de reprendre les activités pour permettre, entre autres aux voyageurs bloqués toute la matinée de poursuivre leur voyage pour Goma ou Butembo, affirment nos sources sur place.
Un mouvement d’arrêt d’activités est également observé à Bukavu, capitale provinciale du Sud-Kivu, pour les mêmes raisons. L’appel du maire à la population pour qu’elle vaque à ses occupations n’a pas été suivi. Les rares élèves qui se rendaient à l’école ont dû rebroussé chemin. Ce mouvement a atteint même le Sud-Kivu profond notamment les territoires de Walungu et Uvira.
Pour la société civile et les organisations des droits de l’Homme, le colonel Mamadou Ndala mérite une reconnaissance de la nation à cause de son patriotisme et de sa bravoure. Dans le cadre de l’enquête sur son assassinat du colonel Ndala, deux suspects ont été arrêtes à Beni.
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