À quinze jours des festivités de Noël, le grand marché de Kinshasa connait une timide ambiance. Magasins, boutiques et étalages sont remplis des marchandises et décorées au goût de la Noël, mais les acheteurs ne se bousculent pas. Selon les commerçants rencontrés mardi, les ventes ont légèrement augmenté comparativement aux semaines précédentes mais elles restent encore faibles. Les Kinois font surtout du lèche-vitrine que des achats.
Sur l’avenue du commerce, au centre d’affaires de Kinshasa, les boutiques rivalisent d’ardeur pour attirer les clients. Des haut-parleurs placés aux entrées des magasins pompent la musique à fonds. Des jeunes hommes crient à tue-tête dans les micros, qui amplifient déjà suffisamment leurs voix, pour vanter les produits qu’ils proposent.
A l’intérieur des boutiques, sapins de Noël, boules d’ambiance et autres artifices de fête ornent les rayons, question de donner envie aux parents et aux jeunes de délier le cordon de leur de leurs bourses.
Des techniques qui ne font pas encore véritablement leurs preuves, à en croire quelques vendeurs interrogés mardi. Selon eux, les potentiels acheteurs sillonnent davantage les boutiques pour comparer les prix que pour acheter.
« Ces derniers temps on ne vend pas, il n’y a pas marché. Mais il y a quand même une petite amélioration cette semaine ci, les semaines écoulées, ça ne marchait vraiment pas», témoigne un vendeur.
Les acheteurs, eux, se réjouissent plutôt du calme et de la sérénité qui règnent au grand marché. Ce qui leur permet de comparer tranquillement les prix. Depuis que la police a intensifié la lutte contre les gangs à Kinshasa, le marché central de Kinshasa autrefois vivier des pickpockets offre l’air plus sûr.
«On est maintenant à l’aise, on marche avec nos téléphones sans être dérangés, vraiment on est à l’aise», déclare Jeanine, 22 ans.
Mais un habitué du marché central invite tout de même à la prudence.
«Ce sont des gens qui se déguisent en commerçants ou en vendeurs ambulants, mais ils sont là pour un autre projet, pour voler. Ça serait mieux de renforcer vraiment la sécurité alors», affirme-t-il.
Un vendeur d’habits se veut rassurant. Il ne s’inquiète pas outre-mesure de la faible fréquentation du marché.
« Toutes les années, ça se passe comme ça, plus nous avançons vers les fêtes, plus les gens viennent acheter. Les Kinois attendent toujours le dernier jour », résume-t-il.
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